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QUESTION D'ACTU

Avis favorable du CNS

Des autotests de dépistage du sida bientôt en pharmacie ?

Le Conseil national du sida vient de donner pour la première fois un avis favorable aux autotests de dépistage du sida. Ils seraient en vente libre en pharmacie, en parapharmacie et sur internet.

 Des autotests de dépistage du sida bientôt en pharmacie ?




Bientôt des autotests de dépistage du sida en vente libre dans nos pharmacies ? C'est en tout cas dans ce sens que va l'avis rendu ce 22 mars par le Conseil national du sida (CNS) à la suite d'une saisine du ministère de la Santé en août dernier.
Les autotests de dépistage de l’infection à VIH  servent à la détection des anticorps anti-VIH 1 et anti-VIH 2. Ils sont salivaires ou sanguins, et permettent de se tester soi-même à domicile avec un résultat en moins de trente minutes. A deux reprises, en 1998 et 2004, le CNS avait exprimé des réserves à l'égard de ces autotests, doutant de leur fiabilité. Mais depuis, un nouvel autotest salivaire de dépistage, l’ « OraQuick » a été autorisé le 3 juillet 2012 par les autorités sanitaires américaines, au terme d’une évaluation approfondie.

Les résultats de cette évaluation ont montré la performance de ce test. Sa spécificité, c’est-à-dire sa capacité à donner un résultat négatif lorsque l’infection n’est pas présente, a été établie à 99,8% et peut être jugée très satisfaisante. Sa sensibilité, c’est-à-dire sa capacité à donner un résultat positif lorsque l’infection est présente, a été établie à 92,9% et apparaît « relativement moins satisfaisante » . Il convient de noter qu’une évaluation du même test par une équipe française a rapporté une sensibilité inférieure, à 86,5%.

L’évaluation américaine a également porté sur la capacité des personnes à s’approprier le dispositif en l’absence d’intervention extérieure et à en faire un usage indiqué. Résultat, un très petit nombre d’échecs dans l’usage (56 sur 4 465) a été recensé. Les messages relatifs à l’éligibilité au test, sa performance et sa réalisation ont par ailleurs été bien compris par les participants, souligne le rapport du CNS.

De plus, d'après des estimations de l'Administration américaine des médicaments (FDA), l'introduction de ce nouvel autotest aux Etats-Unis permettrait de découvrir dès sa première année de commercialisation, 4.000 nouvelles séropositivités VIH et d'éviter 400 nouvelles infections. Des chiffres qui ont sans doute poussé le CNS a rendre cet avis favorable.

Le Conseil a par ailleurs noté que « les autotests constituent une opportunité pour répondre aux enjeux d’augmentation du dépistage et d’amélioration de sa précocité ». En outre, l'institution estime que « leur acceptabilité est forte et qu'une demande d’accès intime à un test de dépistage est en train de se manifester, notamment de la part de certaines populations exposées ». Enfin, le Conseil souligne que pour faire régresser l’épidémie du VIH, « les autotests présentent un rapport bénéfices/risques favorable, bien que leur impact attendu soit limité ». Car, « le résultat indiqué doit néanmoins être confirmé par un test biologique classique », rappelle le CNS.

 

Les autotests devront, selon le CNS, constituer un dispositif additionnel et complémentaire de l’offre existante et ne pas s’y substituer. De plus, des modes d’accès diversifiés et adaptés devront être organisés: ventre libre (pharmacies, parapharmacies, Internet) et mise à disposition des populations fortement exposées (homosexuels, migrants, toxicomanes et prostituées). Et, des conditions d’usage garantissant un accompagnement performant des usagers devront être mises en œuvre également (documents fournis avec l’autotest et services d’assistance à distance). Pour conclure, le CNS recommande la mise en place d'une évaluation qui devra suivre l’introduction des autotests.

 

 

 

 

 

 

 

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