Résumé des Caractéristiques du Produit

RÉSUMÉ DES CARACTÉRISTIQUES DU PRODUIT

ANSM - Mis à jour le : 26/07/2013

1. DENOMINATION DU MEDICAMENT

ATOVAQUONE/PROGUANIL MYLAN 250 mg/100 mg, comprimé pelliculé

2. COMPOSITION QUALITATIVE ET QUANTITATIVE

Chaque comprimé pelliculé contient 250 mg d'atovaquone et 100 mg de chlorhydrate de proguanil.

Excipients à effet notoire : Chaque comprimé pelliculé contient 4,018 mg de lactose monohydraté.

Pour la liste complète des excipients, voir rubrique 6.1.

3. FORME PHARMACEUTIQUE

Comprimé pelliculé.

Comprimé pelliculé rond, biconvexe, de couleur beige clair, portant la mention « A-P » gravée au-dessus d’un « 2 » sur une face et un « M » gravé sur l’autre face.

4. DONNEES CLINIQUES

4.1. Indications thérapeutiques

· Prophylaxie du paludisme à Plasmodium falciparum chez l'adulte et chez l'enfant pesant au moins 40 kg.

· Traitement de l'accès palustre, non compliqué à Plasmodium falciparum chez l'adulte et chez l'enfant pesant au moins 11 kg.

Il convient de prendre en considération les recommandations officielles et locales relatives à la prévalence locale de la résistance aux médicaments antipaludéens; les recommandations officielles incluront normalement les recommandations diffusées par l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS) et celles des autorités sanitaires locales.

4.2. Posologie et mode d'administration

Posologie

Prophylaxie :

La prophylaxie doit :

· débuter 24 ou 48 heures avant l'arrivée en zone d'endémie,

· être poursuivie pendant toute la durée du séjour, qui ne doit pas dépasser 28 jours,

· être poursuivie pendant 7 jours après la sortie de la zone d’endémie.

Chez les patients résidant en zone d’endémie (patients semi-immunisés), l’efficacité et la tolérance des comprimés pelliculés d’atovaquone/proguanil ont été démontrées au cours d’études d’une durée allant jusqu’à 12 semaines.

Posologie chez l'adulte et chez l'enfant pesant au moins 40 kg.

Un comprimé pelliculé d'ATOVAQUONE/PROGUANIL MYLAN par jour.

ATOVAQUONE/PROGUANIL MYLAN n'est pas recommandé pour la prophylaxie du paludisme chez les sujets pesant moins de 40 kg.

Traitement

Posologie chez l’adulte

Quatre comprimés pelliculés d'ATOVAQUONE/PROGUANIL MYLAN en une prise unique pendant trois jours consécutifs.

Posologie chez l’enfant pesant au moins 11 kg

Posologie/jour

Poids corporel (kg)

Nombre de comprimés

11-20

Un comprimé pelliculé d'ATOVAQUONE/PROGUANIL MYLAN par jour pendant trois jours consécutifs

>20-30

Deux comprimés pelliculés d'ATOVAQUONE/PROGUANIL MYLAN en une seule prise pendant trois jours consécutifs

>30-40

Trois comprimés pelliculés d'ATOVAQUONE/PROGUANIL MYLAN en une seule prise pendant trois jours consécutifs

>40

Même posologie que chez l’adulte

Posologie chez le patient âgé

Une étude pharmacocinétique montre qu’aucun ajustement de la posologie n’est nécessaire chez le patient âgé (voir rubrique 5.2).

Posologie chez l’insuffisant hépatique

Une étude pharmacocinétique montre qu’aucun ajustement de la posologie n’est nécessaire chez les patients souffrant d’insuffisance hépatique légère à modérée. Bien qu’aucune étude n’ait été réalisée chez des patients atteints d’insuffisance hépatique sévère, aucune précaution particulière ni adaptation posologique n’est envisagée (voir rubrique 5.2).

Posologie chez l’insuffisant rénal

Les études pharmacocinétiques montrent qu’aucun ajustement de la posologie n’est nécessaire chez les patients atteints d’insuffisance rénale légère à modérée. Chez les patients atteints d’insuffisance rénale sévère (clairance de la créatinine < 30 ml/min), il est recommandé d’envisager, dans la mesure du possible, une alternative à ATOVAQUONE/PROGUANIL MYLAN pour le traitement de l’accès palustre aigu à P. falciparum (voir rubriques 4.4 et 5.2). Pour la prophylaxie du paludisme à P. falciparum chez les patients souffrant d’insuffisance rénale sévère, se référer à la rubrique 4.3.

Mode d’administration

La dose quotidienne doit être prise au cours d’un repas ou avec un produit lacté (pour garantir une absorption maximale de l’atovaquone), à la même heure chaque jour.

En cas d'intolérance digestive, ATOVAQUONE/PROGUANIL MYLAN doit tout de même être administré, mais l’exposition systémique à l’atovaquone sera diminuée. En cas de vomissements dans l'heure suivant la prise, l'administration de la dose sera renouvelée.

4.3. Contre-indications

Hypersensibilité aux substances actives ou à l’un des excipients mentionnés à la rubrique 6.1.

L’association atovaquone/proguanil est contre-indiquée pour la prophylaxie du paludisme à P. falciparum chez les patients atteints d’insuffisance rénale sévère (clairance de la créatinine < 30 ml/min).

4.4. Mises en garde spéciales et précautions d'emploi

La tolérance et l'efficacité d’atovaquone/proguanil 250 mg/100 mg administré pour la prophylaxie du paludisme à des patients d'un poids inférieur à 40 kg ou pour le traitement du paludisme chez des patients pédiatriques pesant moins de 11 kg n'ont pas été établies.

Les patients prenant de l’atovaquone/proguanil pour la prophylaxie ou le traitement du paludisme doivent prendre une nouvelle dose s'ils vomissent dans l'heure qui suit la prise. En cas de diarrhée, l'administration normale doit être poursuivie.

L'absorption de l'atovaquone peut être diminuée chez les patients présentant des diarrhées ou des vomissements, néanmoins dans les études cliniques aucune diminution de l'efficacité de l'atovaquone/proguanil en prophylaxie du paludisme n'a été associée à la diarrhée ou aux vomissements. Cependant, comme avec les autres antipaludéens, il est fortement recommandé à tous les patients y compris ceux souffrant de diarrhées ou vomissements d’utiliser des mesures de protection individuelle contre les piqûres de moustiques (répulsifs, moustiquaires imprégnées).

Chez les patients souffrant d'un accès palustre et présentant une diarrhée ou des vomissements, il convient d'envisager un autre traitement antipaludéen. Si atovaquone/proguanil est néanmoins utilisé pour le traitement du paludisme chez ces patients, la parasitémie et l'état clinique du patient doivent être étroitement surveillés.

Atovaquone/proguanil n’a pas été évalué dans le traitement de l'accès pernicieux cérébral (neuropaludisme), ni dans les formes sévères ou compliquées du paludisme telles qu’une recrudescence de la parasitémie, un œdème pulmonaire ou une insuffisance rénale.

Des réactions allergiques sévères (telles qu'un choc anaphylactique) ont parfois été rapportées chez des patients prenant de l'atovaquone/proguanil. En cas de survenue d'une réaction allergique (voir rubrique 4.8), le traitement par atovaquone/proguanil doit être interrompu sans délai et un traitement adapté doit être instauré.

Il a été démontré que l'atovaquone/proguanil est inactive vis-à-vis des hypnozoïtes de Plasmodium vivax car une récidive parasitaire est fréquemment survenue lors du traitement d'un paludisme à P. Vivax avec l'atovaquone/proguanil en monothérapie. Un traitement complémentaire efficace contre les hypnozoïtes doit être administré aux voyageurs fortement exposés au Plasmodium vivax ou Plasmodium ovale, et à ceux développant un paludisme causé par l’une de ces deux espèces de parasites.

La réapparition d'un accès palustre par recrudescence de la parasitémie à Plasmodium falciparum après un traitement initial par atovaquone/proguanil, de même qu'un échec de la prophylaxie, doivent faire évoquer une résistance du parasite et impose le recours à un autre antipaludique schizonticide pour traiter l'accès.

La parasitémie doit être attentivement surveillée chez les patients recevant concomitamment du métoclopramide ou une tétracycline (voir rubrique 4.5).

L’administration concomitante d’atovaquone/proguanil et d’éfavirenz ou d’inhibiteurs de protéase boostés doit être évitée autant que possible (voir rubrique 4.5).

L’administration concomitante d’atovaquone/proguanil et de rifampicine ou de rifabutine est déconseillée (voir rubrique 4.5).

L’utilisation concomitante de métoclopramide est déconseillée. Un autre traitement antiémétique doit être administré (voir rubrique 4.5).

La prudence est recommandée lors de l’instauration ou de l’arrêt d’une prophylaxie ou d’un traitement avec atovaquone/proguanil chez des patients traités de manière continue avec de la warfarine ou un autre anticoagulant coumarinique (voir rubrique 4.5).

L’atovaquone peut augmenter la concentration de l’étoposide et de son métabolite (voir rubrique 4.5).

Chez les patients souffrant d’insuffisance rénale sévère (clairance de la créatinine < 30 ml/min), il est recommandé de prescrire autant que possible une alternative à l’atovaquone/proguanil pour le traitement de l’accès palustre à P. falciparum (voir rubriques 4.2, 4.3 et 5.2).

Ce médicament contient du lactose monohydraté. Son utilisation est déconseillée chez les patients présentant une intolérance au galactose, un déficit en lactase de lapp ou un syndrome de malabsorption du glucose ou du galactose (maladies héréditaires rares).

4.5. Interactions avec d'autres médicaments et autres formes d'interactions

L’administration concomitante de rifampicine ou de rifabutine est déconseillée, car une telle association réduit les concentrations plasmatiques d’atovaquone, respectivement de 50 % et 34 % environ (voir rubrique 4.4).

Le traitement concomitant par le métoclopramide a été associé à une diminution significative (50 % environ) de la concentration plasmatique d’atovaquone (voir rubrique 4.4). Un autre traitement antiémétique doit être prescrit.

Lors d’une administration concomitante avec de l’éfavirenz ou des inhibiteurs de protéase boostés, une diminution des concentrations d’atovaquone allant jusqu’à 75 % a été observée. Cette association doit donc être évitée autant que possible (voir rubrique 4.4).

L’administration concomitante d’atovaquone et d’indinavir entraîne une diminution de la Cmax de l’indinavir (diminution de 23 % ; IC à 90 %, 8-35 %). La prudence est nécessaire en cas de prescription conjointe d’atovaquone et d’indinavir en raison de la diminution de la concentration minimale de l’indinavir.

Le proguanil peut potentialiser l’effet anticoagulant de la warfarine et des autres anticoagulants coumariniques, pouvant conduire à un risque hémorragique accru. Le mécanisme de cette interaction médicamenteuse potentielle n’a pas été élucidé. Il convient d’être prudent en cas d’instauration ou d’arrêt d’une prophylaxie ou d’un traitement du paludisme par l’atovaquone/proguanil chez les patients sous traitement continu par les anticoagulants oraux. Il peut être nécessaire d’ajuster la dose de l’anticoagulant oral au cours du traitement par l’atovaquone/proguanil ou après son arrêt, en se basant sur les résultats de l’INR.

L’administration concomitante d’une tétracycline a été associée à une diminution de la concentration plasmatique de l’atovaquone.

Il s’est avéré que la co-administration d’atovaquone à la posologie de 45 mg/kg/jour à des enfants (n = 9) atteints de leucémie aiguë lymphoblastique, à des fins de prévention de la PCP, induit une augmentation médiane respective de 8,6 % (p = 0,055) et de 28,4 % (p = 0,031) de la concentration plasmatique (AUC) de l’étoposide et de son métabolite, l’étoposide catéchol (par rapport à la co-administration d’étoposide et de triméthoprime-sulfaméthoxazole). La prudence est recommandée chez les patients recevant un traitement concomitant par l’étoposide (voir rubrique 4.4).

4.6. Grossesse et allaitement

Grossesse

L'innocuité de l'administration conjointe d'atovaquone et de chlorhydrate de proguanil chez la femme enceinte n'a pas été établie et les risques potentiels ne sont pas connus.

Les études chez l’animal n’ont pas mis en évidence d'effet tératogène avec cette association. Les différents composants n’ont montré aucun effet sur la parturition ou sur le développement pré- et post-natal.

Une toxicité maternelle a été observée chez des lapines gravides lors d'une étude de tératogénicité (voir rubrique 5.3). L’utilisation d’atovaquone/proguanil ne doit être envisagée au cours d’une grossesse que si le bénéfice attendu pour la mère est supérieur au risque potentiel pour le fœtus.

Le proguanil, l’un des composants de l’association atovaquone/proguanil, agit en inhibant la dihydrofolate réductase parasitaire. Aucune donnée clinique n’indique qu’une supplémentation en folate diminue l’efficacité du médicament. Chez les femmes enceintes ou souhaitant l’être et recevant une supplémentation en folates afin de prévenir une anomalie congénitale du tube neural, une telle supplémentation doit être poursuivie pendant le traitement par atovaquone/proguanil.

Allaitement

Dans une étude chez la rate, les concentrations d’atovaquone dans le lait maternel représentent 30 % de la concentration plasmatique maternelle. Chez la femme, l'excrétion de l'atovaquone dans le lait n'est pas connue.

Le proguanil est excrété en faible quantité dans le lait maternel humain.

L’association atovaquone/proguanil ne doit pas être utilisée durant l’allaitement.

4.7. Effets sur l'aptitude à conduire des véhicules et à utiliser des machines

Des étourdissements ont été rapportés. S'ils présentent de tels symptômes, les patients doivent être avertis qu’ils ne doivent ni conduire ni utiliser des machines ni participer à des activités qui pourraient comporter un risque pour eux ou pour les autres.

4.8. Effets indésirables

Dans des études cliniques réalisées avec l'association atovaquone/proguanil en traitement curatif d'un accès palustre, les effets indésirables les plus fréquemment rapportés ont été des douleurs abdominales, des céphalées, une anorexie, des nausées, des vomissements, une diarrhée et une toux.

Dans les essais cliniques de l’atovaquone/proguanil en prophylaxie du paludisme, les effets indésirables les plus fréquemment observés ont été des céphalées, des douleurs abdominales et une diarrhée.

Les évènements indésirables rapportés et ayant un lien de causalité suspectée (ou du moins possible) dans les essais cliniques ainsi que les notifications spontanées après commercialisation sont résumés dans le tableau suivant.

Les conventions suivantes sont utilisées pour la classification de la fréquence : très fréquent (≥ 1/10) ; fréquent (≥ 1/100 à < 1/10) ; peu fréquent (≥ 1/1000 à < 1/100) ; fréquence indéterminée (ne peut être estimée à partir des données disponibles).

Il existe peu de données concernant la tolérance à long terme chez les enfants. En particulier, les effets à long terme d’atovaquone/proguanil sur la croissance, la puberté et le développement général n’ont pas été étudiés.

Système de classes d’organes

Très fréquent

Fréquent

Peu fréquent

Fréquence indéterminée

Affections hématologiques et du système lymphatique

Anémie

Neutropénie1

Pancytopénie

Affections du système immunitaire

Réactions allergiques

Oedème de Quincke 3, Anaphylaxie (voir rubrique 4.4) Vascularite3

Troubles du métabolisme et de la nutrition

Hyponatrémie1 Anorexie

Élévation des amylases1

Affections psychiatriques

Rêves anormaux Dépression

Anxiété

Crises de panique

Pleurs

Hallucinations Cauchemars

Affections du système nerveux

Céphalées

Insomnie

Vertiges

Convulsions

Affections cardiaques

Palpitations

Tachycardie

Affections gastro-intestinales

Nausées1 Vomissements Diarrhée

Douleurs abdominales

Stomatite

Intolérance gastrique3

Ulcérations buccales3

Affections hépatobiliaires

Élévation des enzymes hépatiques1

Hépatite Cholestase3

Affections de la peau et du tissu sous-cutané

Prurit

Éruption cutanée

Chute des cheveux

Urticaire

Syndrome de Stevens-Johnson

Erythème polymorphe

Phlyctènes Exfoliation cutanée

Réactions de photosensibilité

Troubles généraux et anomalies au site d’administration

Fièvre

Affections respiratoires, thoraciques et médiastinales

Toux

1. Fréquence d’après la notice de l’atovaquone. Les patients participant à des essais cliniques de l’atovaquone ont reçu des doses plus élevées et ont souvent présenté des complications liées à une infection à VIH (virus de l’immunodéficience humaine) à un stade avancé. Il est possible que ces événements aient été observés à une fréquence moindre ou pas observés du tout dans les études cliniques de l’atovaquone/proguanil.

2. Observation provenant de notifications spontanées après commercialisation; la fréquence n’est donc pas connue.

3. Effets rapportés avec le proguanil.

Déclaration des effets indésirables suspectés
La déclaration des effets indésirables suspectés après autorisation du médicament est importante. Elle permet
une surveillance continue du rapport bénéfice/risque du médicament. Les professionnels de santé déclarent tout effet indésirable suspecté via le système national de déclaration : Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (Ansm) et réseau des Centres Régionaux de Pharmacovigilance - Site internet: www.ansm.sante.fr

4.9. Surdosage

L’expérience est insuffisante pour prédire les conséquences ou proposer un traitement spécifique du surdosage d’atovaquone/proguanil. Cependant, dans les cas rapportés de surdosage d’atovaquone, les effets observés correspondaient aux effets indésirables connus du médicament. En cas de surdosage, il convient de surveiller le patient et d’administrer un traitement symptomatique approprié.

5. PROPRIETES PHARMACOLOGIQUES

5.1. Propriétés pharmacodynamiques

Classe pharmacothérapeutique : ANTI-PALUDEEN, Biguanides, Proguanil, associations, code ATC : P01BB51

Mécanisme d’action

L’atovaquone et le chlorhydrate de proguanil interfèrent à 2 niveaux de la biosynthèse des pyrimidines nécessaires à la réplication des acides nucléiques du parasite. Le mécanisme d’action de l’atovaquone sur P. falciparum passe par une inhibition du transport mitochondrial des électrons au niveau du complexe bc1 du cytochrome et par une chute du potentiel de membrane des mitochondries. L’un des mécanismes d’action du proguanil, via son métabolite, le cycloguanil, est une inhibition de la dihydrofolate réductase qui interrompt la synthèse du désoxythymidylate. Le proguanil exerce également une activité antipaludéenne indépendante de sa métabolisation en cycloguanil et le proguanil, contrairement au cycloguanil, est capable de potentialiser la capacité de l’atovaquone de faire chuter le potentiel de membrane mitochondrial des parasites responsables du paludisme. Ce dernier mécanisme peut expliquer l’action synergique de l'association proguanil/atovaquone.

Microbiologie

L’atovaquone exerce une activité puissante vis-à-vis de Plasmodium spp (CI50 in vitro vis-à-vis de P. falciparum 0,23-1,4 ng/ml).

Résistance

Les études in vitro de plus de 30 souches de P. falciparum ont permis de détecter une résistance à la chloroquine (41 % des souches), à la quinine (32 % des souches), à la méfloquine (29 % des souches) et à l’halofantrine (48 % des souches), mais pas à l’atovaquone (0 % des souches).

Cependant, pour ce qui est des données in vivo, des cas de résistance de P. falciparum à l’association atovaquone–proguanil ont été rapportés dans la littérature. Le mécanisme de la résistance n’a pas été totalement élucidé. Il pourrait impliquer des mutations ponctuelles du gène cible de l’atovaquone, le gène codant pour le cytochrome b mitochondrial de P. falciparum.

La prévalence de la résistance peut varier en fonction de la géographie et du temps. Les recommandations officielles telles que celles des autorités sanitaires publiques et de l’OMS peuvent fournir des informations sur la résistance.

5.2. Propriétés pharmacocinétiques

Aucune interaction pharmacocinétique n'est observée entre l'atovaquone et le proguanil à la dose recommandée.

Absorption

L’atovaquone est une substance fortement lipophile et faiblement soluble dans l’eau. Chez des patients infectés par le VIH, la biodisponibilité absolue d’une dose unique de 750 mg d’atovaquone, en comprimés prise pendant un repas, est de 23 %, avec une variabilité interindividuelle de l’ordre de 45 %.

La prise d’un repas riche en graisses augmente la vitesse et le degré d’absorption de l'atovaquone. L'aire sous la courbe des concentrations plasmatiques (AUC) mesurées dans ces conditions est 2 à 3 fois plus importante et la concentration maximale (Cmax ) est 5 fois plus élevée que chez le sujet à jeun. Il est recommandé aux patients de prendre atovaquone/proguanil au cours d’un repas ou avec une boisson lactée (voir rubrique 4.2).

L’absorption du chlorhydrate de proguanil est rapide et importante, indépendamment des apports de nourriture.

Distribution

Le volume de distribution apparent de l’atovaquone et du proguanil dépend du poids corporel.

L’atovaquone est fortement lié aux protéines plasmatiques (> 99 %), mais, in vitro, elle ne déplace pas les autres médicaments fortement liés aux protéines, rendant ainsi peu probables des interactions significatives par déplacement de ces médicaments.

Après administration orale, le volume de distribution de l’atovaquone chez chez l'adulte et l'enfant est d’environ 8,8 l/kg.

La fixation protéique du proguanil est de 75 %. Suite à l'administration orale, le volume de distribution du proguanil chez l'adulte et l'enfant varie de 20 à 42 l/kg.

Il n'y a pas de modification de la fixation protéique de l'atovaquone et du proguanil après administration simultanée des 2 principes actifs.

Métabolisme

Aucun métabolisme de l'atovaquone n'a été mis en évidence et son élimination urinaire est négligeable. Elle est éliminée majoritairement (> 90 %) sous forme inchangée dans les fèces.

Le chlorhydrate de proguanil est partiellement métabolisé, essentiellement par l’isoenzyme polymorphe 2C19 du cytochrome P450, moins de 40 % étant excrété sous forme inchangée dans les urines. Ses métabolites, le cycloguanil et le 4‑chlorophénylbiguanide, sont également excrétés dans les urines.

Lors de l’administration de l’association atovaquone/proguanil aux doses recommandées, le degré de métabolisation du proguanil n’a aucune incidence sur le traitement ou la prophylaxie du paludisme.

Élimination

La demi-vie d’élimination de l’atovaquone est de 2-3 jours environ chez l'adulte et de 1-2 jours chez l'enfant.

Les demi-vies d'élimination du proguanil et du cycloguanil sont d'environ 12 à 15 heures, chez l'adulte et chez l'enfant.

La clairance de l'atovaquone et du proguanil augmente avec l’augmentation du poids corporel et est à peu près 70 % plus élevée chez un patient de 80 kg par rapport à un patient de 40 kg. Après administration orale, la clairance moyenne chez les patients pédiatriques et adultes pesant 10 à 80 kg varie de 0,8 à 10,8 l/h pour l'atovaquone et de 15 à 106 l/h pour le proguanil.

Pharmacocinétique chez l’enfant

Dans les essais cliniques réalisés chez des enfants recevant une dose d’atovaquone/proguanil en fonction de leur poids corporel, la concentration minimale d’atovaquone, de proguanil et de cycloguanil chez ces enfants était généralement similaire à celle observée chez les adultes.

Pharmacocinétique chez le patient âgé

Il n’a pas été mis en évidence de différence cliniquement significative de l’absorption de l’atovaquone ou du proguanil chez les patients âgés. La biodisponibilité du cycloguanil est plus élevée chez le sujet âgé que chez le sujet jeune (l'aire sous la courbe est augmenté de 140 % et la concentration maximale est augmentée de 80 %), alors qu'il n'y a pas de différence cliniquement significative de la demi-vie d’élimination (voir rubrique 4.2).

Pharmacocinétique chez l’insuffisant rénal

La clairance et/ou l'aire sous la courbe de l’atovaquone, du proguanil et du cycloguanil observés chez les patients ayant une insuffisance rénale légère à modérée, sont semblables aux valeurs observées chez les patients ayant une fonction rénale normale.

La concentration maximale et l'aire sous la courbe des concentrations d'atovaquone mesurées chez les sujets atteints d'insuffisance rénale sévère sont diminuées respectivement de 64 % et 54 %.

Chez les patients atteints d'insuffisance rénale sévère, les demi-vies d’élimination du proguanil (t1/2 39h) et du cycloguanil (t1/2 37h) sont prolongées, suggèrant un risque d'accumulation lors de l'administration réitérée chez ces patients (voir rubriques 4.2 et 4.4).

Pharmacocinétique chez l’insuffisant hépatique

Chez les patients ayant une insuffisance hépatique légère à modérée, il n’y a pas de différence cliniquement significative en ce qui concerne l’exposition de l’atovaquone par rapport aux sujets sains.

Chez ces mêmes patients, il a été observé une augmentation de 85 % de l'aire sous la courbe du proguanil, sans changement de la demi-vie d’élimination, et une diminution de 65 – 68 % de la concentration maximale et de l'aire sous la courbe du cycloguanil.

Il n’existe pas de données concernant les patients atteints d’insuffisance hépatique sévère (voir rubrique 4.2).

5.3. Données de sécurité préclinique

Toxicité après administrations réitérées

Les effets observés au cours des études de toxicité dose-répétée avec l'association atovaquone/chlorhydrate de proguanil étaient reliés au proguanil et étaient observés à des niveaux de dose n'apportant pas de marge significative par rapport à l'exposition clinique attendue.

Le proguanil ayant été largement utilisé et en toute sécurité dans le traitement et la prophylaxie du paludisme à des doses similaires à celles utilisées dans l'association, ces observations ont été jugées peu pertinentes du point de vue clinique.

Études de la toxicité pour la reproduction

Chez le rat et le lapin, aucun signe de tératogénicité n'a été observé avec l'association. On ne dispose d’aucune donnée concernant les effets de l’association d’atovaquone et de proguanil en comprimés pelliculés sur la fertilité et le développement pré- et post-natal, mais des études effectuées avec les composants individuels de l’association atovaquone/proguanil n'ont mis en évidence aucun effet sur ces paramètres . Dans une étude de tératogénicité conduite chez des lapins avec l’association, une toxicité maternelle inexpliquée a été observée lors d’une exposition systémique comparable à celle mesurée après utilisation clinique chez l’homme.

Potentiel mutagène

Ni l'atovaquone, ni le proguanil utilisés seuls n'ont montré d'activité mutagène sur une large série de tests.

Aucune étude de mutagénicité n'a été réalisée avec l'association atovaquone - proguanil.

Le cycloguanil, métabolite actif du proguanil, a lui aussi donné des résultats négatifs au test d’Ames, mais positifs au test du lymphome de souris et au test du micronucleus de souris. Ces effets positifs du cycloguanil (antagoniste du dihydrofolate) ont été significativement atténués voire abolis par l’administration de compléments d’acide folique.

Potentiel carcinogène

Les études de carcinogénicité menées chez la souris avec l'atovaquone administrée seule ont révélé une augmentation de l'incidence des adénomes et des carcinomes hépatocellulaires. Ces résultats n'ont pas été observés chez le rat et les tests de mutagénicité étaient négatifs.

Ces observations semblent liées à la susceptibilité intrinsèque des souris à l'atovaquone et n’ont pas été considérées comme cliniquement significatives.

Les études du potentiel carcinogène du proguanil seul n’ont pas révélé d’effet carcinogène chez le rat et la souris.

Aucune étude du potentiel carcinogène du proguanil associé à l’atovaquone n’a été réalisée.

6. DONNEES PHARMACEUTIQUES

6.1. Liste des excipients

Noyau

Cellulose microcristalline, povidone (K-30), crospovidone Type A, poloxamer 188, stéarate de magnésium.

Pelliculage

OPADRY II OY-LS-28908 : Dioxyde de titane (E171), lactose monohydraté, macrogol 4000, hypromellose 15cP (E464), hypromellose 50cP (E464), hypromellose 3cP (E464).

OPADRY II OY-LS-37200 : Dioxyde de titane (E171), lactose monohydraté, macrogol 4000, hypromellose 15cP (E464), hypromellose 50cP (E464), hypromellose 3cP (E464), oxyde de fer rouge (E172), oxyde de fer noir (E172), oxyde de fer jaune (E172).

6.2. Incompatibilités

Sans objet.

6.3. Durée de conservation

2 ans.

6.4. Précautions particulières de conservation

A conserver dans l’emballage extérieur d'origine à l’abri de l’humidité.

Plaquette (PVC/Aluminium) uniquement : A conserver à une température ne dépassant pas 25°C.

6.5. Nature et contenu de l'emballage extérieur

12 ou 12 x 1 comprimé sous plaquette (PVC/Aluminium) ou (PVC/PVDC/Aluminium) ou formée à froid (OPA/Aluminium/PVC/Aluminium).

Toutes les présentations peuvent ne pas être commercialisées

6.6. Précautions particulières d’élimination et de manipulation

Pas d'exigences particulières.

7. TITULAIRE DE L’AUTORISATION DE MISE SUR LE MARCHE

MYLAN S.A.S.

117, ALLEE DES PARCS

69800 SAINT-PRIEST

8. NUMERO(S) D’AUTORISATION DE MISE SUR LE MARCHE

· 267 439-8 ou 34009 267 439 8 7 : 12 comprimés sous plaquette (PVC/Aluminium).

· 267 440-6 ou 34009 267 440 6 9 : 12 x 1 comprimé sous plaquette prédécoupée unitaire (PVC/Aluminium).

· 267 441-2 ou 34009 267 441 2 0 : 12 comprimés sous plaquette (PVC/PVDC/Aluminium).

· 267 442-9 ou 34009 267 442 9 8 : 12 x 1 comprimé sous plaquette prédécoupée unitaire (PVC/PVDC/Aluminium).

· 267 443-5 ou 34009 267 443 5 9 : 12 comprimés sous plaquette formée à froid (OPA/Aluminium/PVC/Aluminium).

· 267 444-1 ou 34009 267 444 1 0 : 12 x 1 comprimé sous plaquette formée à froid prédécoupée unitaire (OPA/Aluminium/PVC/Aluminium).

9. DATE DE PREMIERE AUTORISATION/DE RENOUVELLEMENT DE L’AUTORISATION

[à compléter par le titulaire]

10. DATE DE MISE A JOUR DU TEXTE

[à compléter par le titulaire]

11. DOSIMETRIE

Sans objet.

12. INSTRUCTIONS POUR LA PREPARATION DES RADIOPHARMACEUTIQUES

Sans objet.

CONDITIONS DE PRESCRIPTION ET DE DELIVRANCE

Liste I