Arrêter ou réduire sa consommation de tabac en gardant la notion de plaisir. C’est sans doute l’une des clés du succès planétaire de la cigarette électronique. La France comptait 500 000 vapoteurs en début d’année, ils seraient 2 millions aujourd’hui, selon l'Association indépendante des utilisateurs de cigarette électronique. Et pour son président, Brice Lepoutre, avec 13,5 millions de fumeurs en France, la marge de progression reste importante.
Alors, partout dans le pays, les boutiques d’e-cigarettes poussent comme des champignons. 270 au début de l’été, elles sont désormais deux fois plus nombreuses, compte le journal Le Parisien. Les vendeurs se frottent les mains avec un argument massue : la fiole de recharge contenant l’équivalent de trois paquets de cigarettes coûte environ 6 euros.
Et aujourd’hui, les défenseurs de l'e-cigarette vont pouvoir se prévaloir d’un allié de taille : le corps médical. Tabacologues, pneumologues, addictologues, cardiologues, une centaine de médecins lancent un appel en faveur de la cigarette électronique dans les colonnes du Parisien.
« Allez-y, il n'y a pas de danger », lance le Dr Philippe Presles, à l'origine de l'initiative. « Beaucoup de fumeurs ont envie d'essayer l'e-cigarette. Mais ils sont freinés par les doutes qui circulent, explique ce tabacologue. Ce dont on est certain, c'est que, dans l'échelle des risques, la cigarette électronique est moins dangereuse que le tabac, l'alcool, les produits gras, les aliments sucrés. »
Même son de cloche du côté des cancérologues confrontés quotidiennement à des fumeurs qui n’ont jamais réussi à écraser le dernier mégot. « Ces gens-là ont un cancer, et pour eux, il est déjà trop tard. Je veux conseiller aux autres de s'éloigner du cancer en utilisant la cigarette électronique comme moyen de sevrage », justifie le Dr Hervé Pegliasco, cancérologue à l'hôpital européen de Marseille.
Plaisir conservé pour les consommateurs, réduction des risques considérable pour les médecins, le nombre de vapoteurs pourrait dépasser celui des fumeurs dans les dix prochaines années, selon les projections du groupe financier Wells Fargo, rapportées par le quotidien.