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QUESTION D'ACTU

Etude INVS-INCa

58% des cancers sont guéris

L'étude menée par l'INCa et l'Invs montre que plus d'un cancer sur deux est soigné. Cependant, dans ce domaine, les femmes sont avantagées par rapport aux hommes.

58% des cancers sont guéris La survie à 5 ans du cancer du sein est passée de 81% pour les cas diagnostiqués en 1990 à 89% pour ceux de 2002 (DURAND FLORENCE/SIPA)




58%... c’est la proportion de cancers que l’on parvient aujourd’hui à soigner. Grâce aux progrès de la médecine, nous avons donc dépassé le cap de la moitié des cancers guéris. La Fondation ARC n’hésite donc pas à fixer une ambition : 2 cancers sur 3 guéris en 2025.
L’histoire dira si l’objectif est atteignable mais les derniers chiffres sur « La survie des personnes atteintes de cancer en France », publiés par l’Institut de veille sanitaire (InVS) et l’Institut national du cancer (INCa) montrent une nette tendance à l’amélioration. L’exemple le plus frappant est celui du cancer de la prostate. « Ainsi, la survie à 5 ans est passée de 70% pour les cas diagnostiqués en 1990 à 90% pour ceux diagnostiqués en 2002.
Le pronostic n’est plus le même non plus pour un cancer du rein, du colon, de la thyroïde, du rectum ou encore du sein. « La survie à 5 ans du cancer du sein est passée de 81% pour les cas diagnostiqués en 1990 à 89% pour ceux de 2002. »


Des diagnostics plus précoces et des thérapies plus ciblées

Le pronostic de bon nombre de cancers s’est éclairci grâce à deux phénomènes : les diagnostics sont posés de plus en plus tôt et les traitements sont plus efficaces. Dans le cas du cancer de la prostate par exemple, la diffusion à la fin des années 80 du dosage sanguin des PSA a permis de détecter des tumeurs de petite taille, mais le plus souvent peu agressives. Cependant, la Haute autorité de santé l’a rappelé en avril 2012 : inutile de faire un dosage systématique du PSA chez les hommes à partir d’un certain âge dans la mesure où il est pour le moment quasiment impossible d'identifier des populations à haut risque de cancer de la prostate.


Les patients voient leur survie s’allonger aussi grâce aux progrès thérapeutiques, et au premier rang desquelles les thérapies ciblées. Dans le cancer du sein par exemple, une petite révolution a eu lieu en 2005 avec l’arrivée du trastuzumab. Ajouté à la chimiothérapie traditionnelle, ce médicament augmente les chances de guérison de 50% de patientes souffrant d’une forme de cancer du sein particulièrement agressif. Certains cancers font cependant exception à la règle et ne voient pas vraiment la survie progresser.


Ecoutez Philippe Jean Bousquet, département de la veille de l'Inca : "Dans le cancer du poumon, nous n'avons pas eu de traitement miracle. C'est finalement la prévention du tabagisme qui est la meilleure arme."


Un pronostic toujours plus grave pour les hommes

Ces améliorations de la survie, tout le monde n’en bénéficient malheureusement pas. Les données issues du réseau Francim que l’InVS et l’INCa viennent de publier montrent bien que hommes et femmes ne sont pas sur un pied d’égalité. Et pour cause, « les cancers de mauvais pronostic représentent 40% des cancers chez l’homme et seulement 16% des cas chez les femmes, soulignent les auteurs du rapport. Quant aux cancers de bon pronostic, ils représentent 52% des cancers chez la femme et seulement 28% chez les hommes. » L’exemple le plus caricatural est sans doute celui du mésothéliome pleural. Ce cancer a le taux de survie le plus sombre de tous les cancers – 2% des malades sont vivants à 10 ans – et en 2005, 71% des nouveaux cas de cancers pleuraux étaient diagnostiqués chez des hommes.


Cependant, cette inégalité hommes-femmes n’est pas due qu’aux types de cancers. En effet, pour un même cancer, les femmes ont généralement un meilleur pronostic que les hommes. Pour le cancer de l’estomac par exemple, la survie à 5 ans est de 25% pour les hommes contre 31% pour les femmes. Seul le cancer de la vessie fait exception à la règle. Les femmes y paient un plus lourd tribut.
Pourquoi une telle différence de pronostic entre les hommes et les femmes ? Les auteurs du rapport avancent deux hypothèses : les femmes sont plus portées sur la prévention, le diagnostic de cancer pourrait donc être posée plus tôt que chez les hommes. Et par ailleurs, la consommation de tabac et d’alcool, encore plus forte chez les hommes, ferait peser la balance du mauvais côté.


Améliorer encore le pronostic en séquençant les tumeurs

Globalement, les nouvelles sur le front du cancer sont donc bonnes. Certes, les données du réseau Francim s’arrêtent en 2007, mais plusieurs indices laissent penser que la survie a continué de s’améliorer depuis. Au dernier congrès de pneumologie de langue française (CPLF) qui s’est terminé dimanche dernier  à Lille, des données encourageantes sur le cancer du poumon ont été dévoilées.
La survie à un an des malades pris en charge dans des hôpitaux généraux est passée de 38,2% en 2000 à 43,6% en 2010. « En 10 ans, des changements sont survenus du fait de la diminution du tabagisme masculin, de l’avancée des techniques diagnostiques mas aussi du développement des nouvelles stratégies thérapeutiques ciblées », a expliqué le Dr Chrystèle Locher du CH de Meaux. Et sur le terrain des thérapeutiques ciblées, on avance à grands pas grâce au séquençage génétique des tumeurs. L’INCa encadre déjà 28 plateformes régionales capables de réaliser une trentaine de tests moléculaires déterminant le meilleur traitement anticancéreux pour un patient donné.
« Pour le moment, on ne peut décoder qu’une trentaine de gènes, mais dans les 2 ans qui viennent, on pourra le faire pour 50 à 100 gènes, confiait récemment le Pr Fabien Calvo, directeur de la recherche à l’INCa. Le Dr Laurent Alexandre, chirurgien urologue et président de la société DNAVison spécialisée dans le séquençage des tumeurs, prédit lui que l’histoire du cancer va s’accélérer. Selon lui, il sera possible de décoder l’intégralité des tumeurs de tous les malades du cancer d’ici 2015.

 

Survie nette (1) des cancers à dix ans (Réseau Francim)

(1) Survie observée dans la situation hypothétique où la seule cause de décès possible est le cancer étudié

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