Le texte présenté vendredi à l’Assemblée nationale par le ministre de l’Agriculture Stéphane le Foll propose d’interdire par exemple les remises ou ristournes ainsi que la remise d'unités gratuites lors de la vente de médicaments antibiotiques aux éleveurs. L’objectif de cette disposition du projet de loi sur l’Agriculture qui vient d’être approuvée par les députés est simple, renforcer le dispositif actuel de suivi des ventes de ces produits et limiter les marges réaliser par les vendeurs. « La consommation d'antibiotiques par les animaux, qui représente une grande part de la consommation totale d'antibiotiques dans le monde, a des conséquences sanitaires directes pour la santé humaine. En effet, l'utilisation d'antibiotiques dans l'élevage entraîne la présence de gènes de résistance dans les aliments qui peuvent se transmettre aux humains par la chaîne alimentaire », a précisé le rapporteur du projet de loi, Germinal Peiro (PS).
Un pilier de la lutte contre l’antibiorésistance humaine
« Il y a urgence, l’une des avancées scientifiques majeures du 20e siècle est menacée si nous ne réagissons pas » clamait Marisol Touraine lors des Journées européennes de sensibilisation au bon usage des antibiotiques en novembre dernier. Et parmi une série de mesures actées ou en projet pour lutter contre l’antibiorésistance, la ministre de la Santé et le ministre de l’Agriculture s’étaient donc officiellement engagés à poursuivre la réduction de l’exposition des animaux aux antibiotiques. « La France a fait de gros progrès ces 10 dernières années avec une réduction de l’ordre de 40% concernant les antibiotiques critiques en santé animale. Il faut aller plus loin et faire de la France un pays leader dans la lutte contre l’antibiorésistance », avait ajouté Stéphane le Foll. En effet, dans certaines filières, la consommation de ces médicaments a cependant continué d'augmenter. La loi est donc sensée fixer des objectifs précis de réduction de la consommation.
Un niveau d’exposition animale déjà diminué de 15% en 5 ans
Après un rapide débat, l’article présenté vendredi à l’Assemblée nationale a donc été adopté par les députés présents dans l’hémicycle. Selon M. Peiro, ce projet de loi, va renforcer des mesures déjà prises qui ont donné des premiers résultats: le niveau d'exposition aux antibiotiques de la population animale a diminué de 15% en France au cours des cinq dernières années.
Source AFP