C’est une histoire digne des studios de Walt Disney et, pourtant, elle ne doit rien à la fiction. Owen Suskind, 23 ans, travaille dans un magasin de jouets et a une passion pour les dessins animés. Jusque-là, rien que de très banal, sauf lorsqu’il évoque son enfance.
A 3 ans, relate Le Parisien, Owen se mure dans le silence alors qu’il était un petit enfant sociable. Il ne faudra pas longtemps aux médecins pour diagnostiquer un autisme régressif. Mais ce handicap n’empêche pas l’enfant de regarder en boucle des cartoons de Mickey et Dumbo. Bien au contraire.
« Un samedi de novembre, raconte la journaliste Solenne Durox, ses parents et son frère l’entendent murmurer des propos inintelligibles "jus, jus" en visionnant La Petite Sirène. Sa mère comprend que c’est la contraction d’une réplique du film. Alors, poursuit le père, « au lieu de forcer notre fils à entrer dans notre monde, nous avons compris que nous devions entrer dans le sien ».
Ron Suskind, journaliste américain et lauréat du prestigieux prix Pulitzer, et le médecin, Dan Griffin, mettent au point une Affinity Therapy en partant de la passion obsessionnelle de l’enfant.
Pour échanger avec leur fils et le sortir de sa coquille, les parents n’hésitent pas à se mettre dans la peau des personnages de Disney. Et ça marche ! L’enfant progresse à pas de géant. Il apprend à lire en déchiffrant les crédits des films et se met à dessiner ses héros de dessins animés.
Les Suskind ont raconté leur histoire cette semaine lors d’un colloque international sur l’autisme qui s’est tenu à Rennes. En forme de dédicace, Owen a partagé une réflexion avec le public : « Les gens voient les autistes comme des individus qui n’aiment pas la compagnie des autres. C’est faux. Seulement, nous ne savons pas comment établir un lien avec les autres. »
Aujourd’hui, le jeune homme travaille, vit en semi-autonomie dans une communauté et partage sa vie avec une fan de Dumbo !