Un nouveau pas vers l’indemnisation des victimes du Mediator a été franchi. 1078 dossiers d’indemnisation ont été acceptés par l’Office national d'indemnisation des accidents médicaux (ONIAM). Depuis sa mise en place en 2011, le collège d’experts a reçu 8 700 demandes. Parmi elles, près de 2 600 ont été rejetées. Six ans après l’un des plus grands scandales pharmaceutiques français, 5 000 personnes attendent toujours une réponse.
Réticence des prescripteurs
En 2014, le ministère de la Santé avait nommé de nouveaux experts pour accélérer le processus d’indemnisation jugé trop lent. Toutefois, le travail de l’ONIAM est ralenti par les centaines de demandes incomplètes. L’Office pointe notamment du doigt la réticence des prescripteurs, médecins généralistes et cardiologues, à signer les attestations indispensables au dossier. Il rappelle que « la politique du Collège d’experts est d’exclure la responsabilité des médecins quand bien même les victimes les auraient mis en cause ». L’ONIAM espère ainsi rendre tous ses avis, dont la révision des avis rejetés possible grâce à la loi de santé, d’ici la fin 2016.
5 millions de victimes potentielles
Produit par le laboratoire Servier, qui devra prendre en charge financièrement l’indemnisation des victimes ou de leurs familles, le Mediator a été commercialisé pendant 30 ans. Avant d’être détourné comme coupe-faim, le benfluorex – principe actif du Mediator - a d’abord été prescrit pour l’excès de graisse dans le sang puis comme traitement adjuvant pour les diabétiques en surpoids. Il avait été retiré du marché en 2009 pour sa responsabilité dans le développement de valvulopathies et des hypertensions artérielles pulmonaires. Ces pathologies sont les seules à être imputables à la prise de Mediator.
Utilisé par 5 millions de personnes en France, ce médicament pourrait faire, aun total, 2 100 victimes.