Invisibles à l’œil nu, elles servent d’antibactérien et d’antifongique. Mais les nanoparticules d’argent ne sont pas sans danger, rappelle l’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses). Elles sont utilisées comme additifs antibactériens, dans les emballages alimentaires et les revêtements internes de réfrigérateurs. La cosmétique en est également très friandes : brosses à dents et sprays désinfectants en contiennent régulièrement. Face à cet usage massif, l’Anses a réalisé une revue de la littérature récente.
« Les travaux de recherche en toxicologie récemment publiés sont souvent contradictoires, rendant encore difficile à ce jour l’estimation de la dangerosité des nanoparticules d’argent », précise l’Anses sur son site. Impossible donc d’émettre un avis ferme sur la toxicité supposée pour la reproduction, les gènes ou le cerveau. L’effet des nanoparticules d’argent sur l’environnement, en revanche, est avéré : elles favorisent la mortalité des organismes aquatiques et terrestres, tout en inhibant leur croissance et leur reproduction.
L’Anses émet donc deux recommandations principales. D’une part, la traçabilité des données et l’information des consommateurs doit être renforcée, notamment dans le domaine alimentaire. « L’argent ne figure pas dans la liste des minéraux pouvant être utilisés pour la fabrication de compléments alimentaires, qu’il soit sous forme nanoparticulaire ou non », rappelle l’Agence. D’autre part, l’ajout de nanoparticules d’argent doit se limiter aux indications à l’utilité démontrée, c’est-à-dire dont les bienfaits pour la santé de l’Homme dépassent les risques pour l’environnement.