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A San Diego

Cancer de la thyroïde : ces chiens qui le flairent

Par Anne-Laure Lebrun

Entraînés à repérer certains composés dans les urines, les chiens sont capables de flairer un cancer de la thyroïde dans plus de 88 % des cas.

SUPERSTOCK/SUPERSTOCK/SIPA

Le monde médical s’intéresse de plus en plus à « nos meilleurs amis » et à leur incroyable flair. Lors du Congrès annuel de la Société d’Endocrinologie à San Diego (Etats-Unis), des chercheurs ont indiqué que des chiens entraînés étaient capables de détecter un cancer de la thyroïde ou des tumeurs bénignes rien qu’en reniflant des échantillons d’urines.

Cette capacité olfactive a déjà été mise en avant à de nombreuses reprises. Il y a quelques mois, des chercheurs signalaient que des chiens étaient capables de repérer un cancer de la prostate à différents stades dans 98 % des cas. Certains peuvent détecter le cancer du sein alors que d’autres réussissent à dépister celui du poumon en reniflant l’haleine des malades. Si les chiens peuvent « sentir » la présence des cancers, c’est parce que les cellules tumorales libèrent des métabolites volatiles odorants. 

88 % de réussite

Cette fois-ci, une équipe de chercheurs de l’Université de médecine d’Arkansas, ont entraîné Frankie, un berger allemand, pour qu’il soit capable de faire la différence entre un cancer de la thyroïde et des nodules bénins. C’est le premier chien renifleur à pouvoir dépister cette pathologie.

Dans le cadre de ces travaux, 34 participants ont donné leurs urines avant de subir une biopsie. Parmi eux, 15 personnes avaient un cancer et 19 des nodules bénins. Frankie a reniflé un par un les échantillons d’urines et a réussi à donner le bon diagnostic pour 30 malades. 

« Les méthodes de diagnostic actuelles pour le cancer de la thyroïde donnent souvent des résultats incertains, menant à des procédures médicales et un nombre important d’opérations inutiles », explique Donald Bodenner, chef du service d’endocrinologie – oncologie à l’Université de médecine d’Arkansas. « Les chiens renifleurs peuvent être utilisés par les médecins pour détecter la présence d’un cancer de la thyroïde à un stade peu développé et éviter la chirurgie quand elle n’est pas justifié », ajoute-t-il.

Méthode non-invasive

Toutefois, le médecin explique que le diagnostic du chien est « légèrement moins sensible que la ponction à l’aiguille fine ». Cette technique, généralement utilisée comme premier moyen de diagnostic, est une biopsie. Elle permet de prélever des cellules dans un nodule afin de les analyser. Mais, Donald Bodenner reconnaît que « l’avantage des chiens renifleurs est d’être non invasif. »

Prochainement, les  spécialistes collaboreront avec l’école vétérinaire d’Auburn (Alabama, Etats-UNis) qui consacrera deux de ces chiens détecteurs d’explosif et les entraînera, à partir d’échantillon d’urines de patients, à devenir des chiens renifleurs de cancer de la thyroïde.

 

 

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