Voilà une initiative parlementaire qui risque d’embarrasser François Hollande. Sous l’égide d’une mission sénatoriale, nous apprend Libération, des experts ont établi une charte dont l’objectif est d’insuffler « une autre politique des addictions ». Pour la sénatrice communiste, Laurence Cohen, rapporteur de la mission, il faut tourner la page d’une «politique du chiffre aux conséquences néfastes, d’une guerre à la drogue qui n’a fait baisser ni la consommation ni les trafics, tout en encombrant les tribunaux et les prisons».
La charge est lourde mais les signataires veulent sortir dune méthode qui enferme le débat entre dérive sécuritaire et prévention lourde et inefficace. Impossible d’éradiquer les drogues, estiment-ils, il faut donc en réguler les usages. Ainsi, l’expérimentation des salles de consommation supervisées devrait être encouragée et la dépénalisation de l’usage s’inscrirait dans une politique de réduction des risques. « On sait François Hollande très rigide, sauf sur les salles de consommation », rappelle le journaliste Michel Henry.
Alors pour offrir une porte de sortie au Président de la République, les instigateurs de la charte ne réclament pas une légalisation des drogues mais souhaitent ouvrir le débat de société. Avec une idée force : «les produits créant le plus de dommages sont légaux ». Tabac et alcool font 100 000 morts par an, précise le quotidien. C’est la raison pour laquelle la Mission interministérielle de lutte contre la drogue et les toxicomanies devrait être rebaptisée, selon eux, en mission sur la prévention des addictions. Histoire d’élargir notre champ de vision à toutes les formes de dépendance. Reste à savoir si le gouverenement y est réellement favorable !