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650 000 décès par an

Hépatite B : l'OMS réclame un meilleur accès au traitement

Pour combattre l'hépatite B, l'OMS recommande d'accroître le dépistage et l'accès aux traitements, efficaces et peu coûteux. La vaccination des nourrisons à la naissance est également recommandée.

Hépatite B : l'OMS réclame un meilleur accès au traitement Ben Curtis/AP/SIPA



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Dans le monde, près de 240 millions de personnes sont touchées par l’hépatite B. L’Afrique et l’Asie sont les continents les plus concernés. La plupart des habitants de ces régions sont infectés au cours de leur enfance, et 5 à 10 % de la population adulte développent une hépatite chronique. L'Organisation mondiale de la santé émet de nouvelles recommandations pour améliorer l'accès des populations les plus démunies aux traitements.

 

Risques de cancer augmentés

L'hépatite B se transmet par le sang et les liquides corporels. Dans les régions les plus touchées, la transmission se fait généralement à la naissance entre une mère infectée et son enfant. La transmission sexuelle et l’utilisation d’aiguilles contaminées comptent parmi les principales voies de contamination.

Cette infection virale est potentiellement mortelle ; près de 650 000 personnes meurent chaque année des suites d'une héptatite B chronique. Le virus attaque le foie et augmente le risque de cirrhose et de cancer du foie.

 

Un traitement efficace existe

Des médicaments efficaces existent « pour éviter aux porteurs du virus de développer ces affections et leur permettre de vivre plus longtemps », souligne l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) dans son communiqué publié ce jeudi.

Mais une grande partie des malades n’ont pas accès à ces traitements ou obtiennent des médicaments de qualité inférieure. D’après l’OMS, « l’absence d’orientations claires, fondées sur des bases factuelles et destinées aux pays (en particulier à revenu faible ou intermédiaire) pour savoir qui traiter et quels médicaments utiliser », explique cette inégalité.

 

Améliorer le dépistage

Dans ses premières orientations, l’OMS présente une approche simplifiée permettant de soigner les malades, en particulier ceux en situation de ressources limitées.

« Un certain nombre de facteurs doivent être pris en compte pour déterminer ceux qui ont besoin du traitement contre l’hépatite B », explique le Dr Stefan Wiktor, qui dirige à l’OMS le Programme mondial de lutte contre l’hépatite. « Ces nouvelles lignes directrices, qui donnent des recommandations thérapeutiques basées sur des tests simples et peu coûteux, aideront les cliniciens à prendre les bonnes décisions. »

L’une des principales recommandations concerne l’utilisation de tests simples et non invasifs pour évaluer le stade de l’infection et identifier les malades qui ont besoin d’être traités. Ces tests permettraient d’améliorer l’accès au traitement des populations prioritaires : les malades atteints d’une cirrhose, le stade le plus avancé de l’affection hépatique. En outre, le contrôle régulier pour le dépistage précoce du cancer du foie permettrait d’évaluer si le traitement fonctionne et s’il peut être arrêté.

 

Deux médicaments efficaces et sûrs

Les deux médicaments recommandés – le ténofovir et l’entécavir - sont déjà disponibles dans de nombreux pays sous forme de médicaments génériques, ils sont donc relativement peu coûteux, « parfois pas plus de 5 dollars par personne et par mois », affirme l’OMS.

« Comme le traitement est à vie dans un très grand nombre de cas, il est important que les patients puissent avoir accès à ces médicaments au prix le plus bas possible », indique le Dr Wiktor.

Ces deux médicaments sont faciles à prendre, sous la forme d’un comprimé par jour, et ont peu d’effets secondaires. Par ailleurs, le ténofovir est également utilisé dans le traitement du sida. Il permet ainsi de prendre en considération les besoins spécifiques de certains groupes, comme les sujets co-infectés avec le VIH.

 

Vacciner les enfants

Pa ailleus, les recommandations de l’OMS concernent également les efforts de prévention afin d’enrayer la propagation de l’hépatite B. L’une des voies proposée par l’organisation est la vaccination. En effet, un vaccin est disponible depuis 1982. Il est efficace à 95 % pour prévenir l’infection et ses conséquences chroniques. Aussi, l’OMS recommande-t-elle de vacciner tous les enfants contre l’hépatite B, en administrant la première dose à la naissance. « Certains pays, notamment en Asie, ont diminué la fréquence de l’hépatite B chez l’enfant en instaurant la vaccination universelle. Le défi consiste désormais à étendre l’action de façon à protéger tous les enfants du monde contre ce virus », explique l’OMS.

 

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