L’homéopathie, de la poudre aux yeux ? C’est ce qu’affirme un rapport produit par un organisme étatique australien, le National Health and Medical Research Council (NHMRC). Ses conclusions ne manqueront pas d’exaspérer les adeptes de la cause, alors qu’un Français sur deux consomme ces substances, selon un sondage Ifop.
Le rapport porte en effet un coup dur à l’homéopathie. Ses auteurs ont passé en revue 225 études portant sur l’efficacité des petits granulés blancs, conduites dans plusieurs pays – Australie, France, Royaume-Uni…
« Une pilule de sucre »
Leur constat est univoque : l’homéopathie ne sert à rien. « Aucune preuve fiable » ne permet d'établir qu’elle est plus efficace qu’ « une pilule de sucre », écrivent les chercheurs, qui assurent que les études sur le sujet sont toutes biaisées.
Pire, selon eux : cette médecine pourrait se révéler dangereuse, « si les personnes qui choisissent l’homéopathie rejettent ou retardent les traitements qui ont, eux, prouvé leur sécurité et leur efficacité ».
« Reconsidérer la vente et l’usage »
Les membres du Conseil National de Santé espèrent ainsi que « de nombreuses personnes raisonnables reconsidéreront la vente et l’usage de ses substances », et s’inspireront du cas anglais, où la consommation a décliné depuis 2010, à la suite d’un rapport de la Chambre des communes concluant à l’inefficacité de l’homéopathie.
« Certaines personnes affirmeront que ce [nouveau] rapport est le fruit d’une conspiration de l’établissement », prédit Paul Glasziou, l’un des auteurs, conscient des réactions pour le moins mitigées qu’il risque de susciter et qu’il a probablement déjà subies. En avril 2014, le NHMRC a produit un rapport très similaire, portant sur près de 350 études et menant aux mêmes conclusions.
L’Association Australienne d’Homéopathie a effectivement remis en cause les méthodes utilisées par le NHMRC. Cités par le journal britannique The Guardian, ses membres expliquent que les critères d’étude sont ceux de la médecine traditionnelle, et qu’ils sont inadaptés pour juger de l’efficacité de l’homéopathie. Ils réclament une « approche plus complète », incluant ses bénéfices médico-économiques.