Les chenilles que l’on croise en France sont dans l’imaginaire collectif plutôt inoffensives. Pourtant, il en existe certaines dont il est nécessaire de se méfier : ce sont les chenilles appelées chenilles processionnaires. Plus précisément, c’est leurs poils qu’il faut éviter. Ils sont recouverts d’une substance urticante et allergisante pour l’homme. Avec les beaux jours les chenilles processionnaires sont déjà de retour dans le Sud de la France.
Cette catégorie de lépidoptères est facilement reconnaissable au fait qu’elles se déplacent fréquemment en fil indienne, d’où leur nom. Lorsque le printemps arrive et que les premiers rayons du soleil se font sentir, les chenilles processionnaires du chêne et du pin sortent des nids dans lesquels elles sont réfugiées durant l’hiver. Elles se déplacent alors au sol, à portée des hommes et des animaux.
Réagir en cas de contact
En région Provence-Alpes-Côte d’Azur (Paca), où les chenilles processionnaires du pin sévissent actuellement, l’Agence régionale de santé (ARS) met en garde. C’est le contact avec la chenille – ses poils en particulier – qui peut provoquer des plaques urticantes chez l’homme. Les poils urticants doivent être enlevés le plus rapidement possible, en « prenant une douche tiède avec lavage soigneux des cheveux au shampoing permet de se débarrasser des poils inopportuns. Par ailleurs, il faut changer de vêtements et laver les vêtements contaminés au dessus de 60°C », recommande l’ARS Paca. Dans le cas où un enfant en bas âge porterait une chenille à sa bouche, il faut immédiatement le conduire aux urgences.
Enfin, il faut impérativement s’abstenir d’un contact avec les yeux, qui pourrait se révéler dangereux. En effet, des troubles oculaires sérieux peuvent apparaître si les poils de chenilles atteignent l'oeil.
Des précautions à prendre en amont
Les rencontres malheureuses avec les chenilles peuvent être évitées si l’on applique certaines mesures. Les spécialistes conseillent de ne pas se rendre dans les zones à proximité des pins où nichent les colonnies, ou encore de veiller à ne jamais balayer une procession de chenilles. En effet, cette action aurait pour conséquence de créer un nuage de poils urticants qui pourrait provoquer différentes atteintes cutanée, oculaire et respiratoire, rappelle l’ARS Paca.
Un réel danger pour les chiens
Quant aux animaux domestiques, tout comme les animaux sauvages, le danger les concerne également s’ils entrent en contact avec les chenilles processionnaires. Si, intrigués par ces lépidoptères, ils les lèchent, le contact avec les poils urticants peut être critique : la langue va se nécroser et l’animal peut en perdre des morceaux. C’est la mésaventure qui était arrivée à un teckel, en Suisse, dans un parc de Genève. Le quotidien suisse Le Matin avait relayé l’histoire l’année dernière.
Thierry Boubée, vétérinaire interviewé par France 3, explique que si le chien « se met à saliver, à baver en rentrant de promenade, il faut s’assurer que la langue n’est pas enflée et si c’est le cas, se précipiter chez le vétérinaire ». Quant au chat, de nature plus méfiante, il est moins enclin à s’approcher des chenilles…