Deux étiquetages possibles pour un même produit. Le Projet de loi de santé, examiné ce 17 mars à l’Assemblée nationale, prévoit l’adoption d’un code couleur qui renseigne le consommateur sur les qualités nutritionnelles des aliments. Mais les distributeurs préparent leur propre système coloré, plus adapté, selon eux, à la réalité de la consommation.
Renseigner sur la fréquence
La Fédération des entreprises du commerce et de la distribution (FCD), dont font partie la majorité des distributeurs, à l’exception de Leclerc et Intermarché, a dévoilé son système d’étiquetage nutritionnel. Il tient compte de la fréquence de consommation des aliments. Ainsi, une flèche verte incitera à une consommation quotidienne tandis qu’une flèche violette recommandera une consommation occasionnelle. L’objectif de la FCD est clair : proposer une solution alternative aux industriels, opposés catégoriquement à la proposition de la ministre de la Santé, Marisol Touraine.
Le texte prévu par le Projet de loi de santé inclut, en effet, un étiquetage nutritionnel simplifié autour d’un code couleur – dont l’application sera facultative. Si la FCD dénonce un système qui « stigmatise » les aliments, l’association de consommateurs UFC-Que Choisir s’est dite favorable aux pastilles de couleurs.
Un système « triplement vertueux »
L’étiquetage proposé par le ministère de la Santé est « triplement vertueux », déclare l’association dans un communiqué. Il est « bon révélateur de la diversité des produits » car il établit des distinctions dans une même catégorie de produits. L’étiquetage constitue aussi « un outil informatif et éducatif réellement au service des consommateurs. »
En effet, certains plats préparés peuvent obtenir une pastille verte, tandis que des barres aux céréales écopent d’un code orange ou rouge. Selon l’UFC-Que Choisir, le code couleur offre même « un antidote efficace contre le marketing nutritionnel. » Les yaourts 0 % pourront, par exemple, obtenir une pastille rouge ou orange, de même que les céréales prétendument « minceur. »
« La démonstration étant faite de l’efficacité de ce système pour identifier l’intérêt nutritionnel des aliments et plus généralement pour construire, en pleine connaissance de cause, une alimentation équilibrée au quotidien, l’UFC-Que Choisir demande, en conséquence, qu’il devienne par la Loi le modèle officiel d’étiquetage simplifié. »