C'est la première étude de l'autisme du genre. En cette Semaine du cerveau en France, une équipe de chercheurs de l'université de Warwick (Royaume-Uni) a publié dans la revue scientifique Brain des conclusions basées sur une méthode innovante, dénommée BWAS (brain wide association analysis). Elle permet d'avoir un aperçu panoramique de tout le cerveau.
Vue panoramique et 3D
Cette technique a permis d'identifier les zones du cerveau qui contribuent, d'une manière ou d'une autre, aux symptômes de l'autisme. Les chercheurs se sont appuyés sur des images de cerveau obtenues par IRM de 523 personnes autistes et de 452 personnes non autistes.
Ces données ont été analysées à l'aide de la méthode BWAS qu'ils ont développée. Deux modèles ont été créés: un pour un cerveau « sain » et un pour le cerveau malade. Les chercheurs ont ainsi eu accès à une vue 3D très complète et précise de tout le cerveau, ce qui a permis pour la première fois de comparer toutes les zones du cerveau entre personnes malades et une personnes saines. Par rapport aux méthodes utilisées habituellement, BWAS permet de voir d'un coup tout le cerveau au lieu d'étudier des petites zones séparemment.
Différentes connexions
Leur analyse met en évidence des connexions différentes entre certaines zones du cerveau, chez les personnes atteinte d'autisme. Par rapport à un cerveau « sain », le modèle de cerveau autiste dispose, entre autre, d'une mauvaise connexion fonctionnelle, entre le cortex visuel du lobe temporal (responsable d'analyser les expressions faciales de ses interlocuteurs) et le cortex préfrontal (responsable de la communication sociale et des émotions).
Selon le professeur Feng, la méthode BWAS représente une avancée majeure, puisqu'elle permet de se rendre compte des différences fonctionnelles à l'échelle de tout le cerveau, ce qui n'avait encore jamais été vu par des médecins. Les zones présentant des différences, notamment dans leurs connexions entre-elles, pourraient jouer un rôle dans le développement des symptômes de l'autisme.
À terme, la méthode pourrait être utilisée dans le cadre d'autres pathologies cognitives, par exemple la schyzophrénie pour étudier les variations fonctionnelles et physiques en cause dans le cerveau, et pourquoi pas, repenser les traitements.