Cinq pesticides, dont une molécule présente dans le Roundup, pourraient jouer un rôle dans le développement de certains cancers, d'après le Centre international de la Recherche sur le Cancer (IARC), une agence dépendant de l'Organisation Mondiale de la Santé. Pour cette raison, l'OMS a décidé de classer ces produits comme cancérogènes probables il y a quelques jours.
Parmi les substances incriminées figure l'insecticide malathion dont l’utilisation dérogatoire en Guyane a été autorisée depuis un arrêté d'août 2014 dans le but d'endiguer la progression de l'épidémie de chikungunya.
La Guyane suspend les pulvérisations de malathion
En réaction, le président du Conseil Général de Guyane a annoncé ce mardi à l'Agence France Presse, la « suspension des pulvérisations de malathion ». Alain Tien-Liong a précisé que « le principe de responsabilité et de précaution nous oblige à suspendre les pulvérisations de ce produit jusqu'à ce que nous ayons la décision de l'État sur ce dossier. »
Le ministère de la Santé avait dans le passé rappelé que la lutte contre le moustique dit vecteur, c’est-à-dire responsable de la transmission du chikungunya, passe par « l’éradication des gîtes larvaires et par l’utilisation d’insecticides pour tuer les moustiques adultes. » Or en Guyane, l’éradication des gîtes larvaires est particulièrement difficile. Par ailleurs, dans cette région, le moustique vecteur est particulièrement résistant à l’insecticide utilisé communément : la deltaméthrine.
Les associations environnementales vent debout
A l'heure actuelle, le malathion, qui n'est pas utilisé en Europe, est décrié par les associations environnementales. Au mois d'août dernier, une pétition citoyenne avait déjà recueilli une semaine après sa mise en ligne près de 1 000 signatures pour l’interdiction de cet insecticide. Selon ses auteurs, le malathion se décompose en malaoxon, composé 60 fois plus toxique pour l'environnement (fruits, légumes, insectes...). Ce dernier détruirait tout sur son passage.