Loin derrière nos voisins européens, la vente des médicaments génériques en France est à la traîne. Pour promouvoir ces médicaments, la ministre de la Santé, Marisol Touraine, a présenté aux principaux acteurs de santé publique, ce mardi, un plan national d’action.
Ce plan triennal (2015-2017), dont le pilotage a été confié à Muriel Dahan, Inspectrice générale des affaires sociales, « vise à encourager la prescription et l’utilisation des médicaments génériques en ville, à l’hôpital et dans les établissements d'hébergement pour personnes âgées dépendantes, tout en respectant la liberté de prescription », indique le ministère. Il espère ainsi réaliser près de 350 millions d’euros d’économies supplémentaires en 3 ans.
Inciter les médecins hospitaliers
Pour ce faire, la ministre mise surtout sur les praticiens hospitaliers. Les laboratoires proposent en effet des prix attractifs pour inciter les hôpitaux à prescrire les dernières innovations. Or, à la sortie de l'hôpital, les patients achètent ces mêmes médicaments beaucoup plus chers. Une différence de prix qui coûte cher à la Sécurité sociale.
Multiplier les incitations financières
Par ailleurs, le plan prévoit d'autres méthodes d'incitation à la prescription de génériques. Il propose notamment de ne plus inscrire le nom commercial du médicament mais plutôt le nom de la molécule sur l'ordonnance. La mention "non substituable" est aussi pointée du doigt. Le plan vise à contrôler son utilisation qui oblige le pharmacien à délivrer le médicament d'origine.
Il propose également une révision de la rémunération sur objectifs de santé publique (ROSP) versée aux médecins et pharmaciens pour les inciter à prescrire et délivrer des génériques.
Les syndicats sont contre
Une charte d’adhésion aux objectifs du « plan générique » est en cours de signature par les principaux acteurs (médecins, pharmaciens, hôpitaux publics et privés…) afin de marquer leur accord sur un objectif commun : « lever les derniers freins à l’usage des médicaments génériques pour toutes les situations où cet usage est possible. »
Les principaux syndicats de généralistes (CSMF, MG France, SML, FMF) ont déjà annoncé qu'ils ne la signeraient pas. La veille de la présention, ils avaient en effet affirmé que ce plan « était le cadet de leurs soucis » en plein débat sur le projet de loi de santé.