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QUESTION D'ACTU

Enquête INSV/MGEN

Journée mondiale du sommeil : dormir peu fait grossir

Près d'un tiers des jeunes adultes dort moins de 6 heures par nuit. Une privation de sommeil qui augmente le risque d'obésité, de maladies cardiovasculaires et de diabète de type 2.





Les petits dormeurs doivent surveiller leur poids. En effet, dormir moins de 6 heures par nuit augmente la prise du poids et le risque d’obésité. Ces « liens forts entre troubles du sommeil et problèmes de nutrition » sont mis en évidence par l’enquête menée par l’Institut national du sommeil et de la vigilance (INSV) et la MGEN, réalisée pour la 15ème édition de la Journée du sommeil du 27 mars prochain.

 

Près de 50 000 internautes français, majoritairement des femmes, ont répondu à l’enquête INSV/MGEN « Sommeil et Nutrition » dans le cadre de Nutri-NetSanté (1). Alors que le temps de sommeil moyen en semaine est estimé à 6h48, un tiers des « Nutrinautes » (internautes ayant répondu au questionnaire) dort moins de 6 heures par nuit.

Pour le Pr Damien Léger, président de l’INSV, « c’est s’exposer à un risque d’obésité, de maladies cardiovasculaires, d’accident, de dépression. Or, plus de 30 % des jeunes adultes dorment moins de 6 heures et dans cette enquête, 61,2 % des Nutrinautes actifs… c’est considérable. »

 

« Lien fort entre obésité et sommeil »
L’analyse des résultats montre que quel que soit le sexe, le groupe des petits dormeurs compte plus d’obèses que dans le groupe de ceux qui dorment plus longtemps. En effet, le risque d’obésité chez les personnes dormant moins de 6 heures est de 34 % chez les femmes et de 50 % chez les hommes.

L’étude montre, par ailleurs, que le risque d’insomnie chez les femmes obèses est 43 % plus élevé que chez les femmes non obèses. Le risque d’hypersomnolence sévère est lui aussi plus élevé chez les personnes obèses par rapport aux personnes ayant un poids normal : il est 70 % plus élevé chez les femmes obèses et plus de 2 fois supérieur chez les hommes obèses.

Alimentation déséquilibrée
Ces données « confirment de façon manifeste l’existence de liens entre un trouble du sommeil et des perturbations du métabolisme énergétique, déjà suggérées dans nombre d’études (…) », affirme l’INSV. En effet, de nombreuses hormones comme la ghréline, l’hormone de satiété, l’hormone de croissance ou le cortisol, sont sécrétées la nuit. Ainsi, la privation de sommeil perturbe le système hormonal régulant l’appétit et encourage le grignotage de sucreries en dehors des repas et la consommation d’aliments gras.

En outre, l’étude montre que les hommes insomniaques suivent moins les recommandations nutritionnelles que ceux dormant sur leurs deux oreilles. Ainsi, ils mangeraient plus de viande rouge, délaisseraient les fruits et légumes et seraient plus enclins à grignoter la nuit. La consommation de café est aussi à la hausse, notamment chez les femmes insomniaques.

 

Cercle vicieux
Les auteurs pointent aussi la réduction de l’activité physique, une des conséquence de la dette de sommeil. « La fatigue accumulée et les variations alimentaires s’accompagnent d’une tendance à réduire son activité physique, qui elle même diminue le métabolisme et augmente le stockage des calories absorbées ».

Pour lutter contre ce cercle vicieux, les experts conseillent d’identifier son besoin de sommeil et d’adapter son rythme de vie en conséquence. Si cela n’est pas possible, une sieste de 30 minutes est bénéfique.

(1) Un vaste programme national visant à étudier une cohorte de 500 000 personnes, les Nutrinautes, pour mieux évaluer les relations entre la nutrition et la santé.

 

 

 

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