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Plante médicinale

Dépression : Rhodiola rosea doit encore faire ses preuves

Par Yvan Pandelé

Un essai clinique sur cette plante médicinale traditionnelle suggère une efficacité inférieure aux antidépresseurs classiques… mais des effets secondaires réduits.

ARDEA/MARY EVANS/SIPA

Dans les pays du nord de l’Europe, Rhodiola Rosea (ou rhodiole) est cultivée depuis longtemps et réputée pour ses propriétés « adaptogènes » : elle permettrait de contrôler le stress en redonnant force et énergie. Des bénéfices qui intéressent la médecine allopathique, qui envisage d’employer cette plante aux fleurs jaunes, dont l’odeur évoque celle de la rose, comme traitement pour la dépression.

 

En 2007, une étude de l’université de médecine de Yerevan avait conclu à l’efficacité de Rhodiola Rosea dans le traitement de la dépression, par rapport à de simples placebos. Restait à montrer, comme le veut le protocole standard de mise au point d’un médicament, les mérites de la rhodiole par rapport aux médicaments sur le marché.

 

Moins d'effets secondaires

Une équipe de l’université de Pennsylvanie s’y est attelée. Les résultats, parus dans la revue Phytomedecine, montrent que la rhodiole augmente de 40 % les chances d’amélioration des patients dépressifs, contre 90 % pour la sertraline (Zoloft®), l’antidépresseur le plus prescrit aux États-Unis. Des résultats a priori peu engageants mais cependant difficiles à interpréter en raison du manque de puissance statistique de l’étude, réalisée sur un petit groupe de moins de 60 patients.

 

Alors, fin de l’histoire pour la plante médicinale ? Peut-être pas, car là où l’extrait de Rhodiola Rosea fait notablement mieux que son concurrent, c’est qu’il permet de diviser par deux le risque d’effets secondaires. Quand on sait qu'il s'agit le plus souvent de nausées et des troubles érectiles, on ne peut qu’espérer que l'orpin rose finira par gagner sa place au panthéon des traitements contre la dépression modérée.

 

C’est en tout cas ce qu'espèrent les chercheurs. « Ces résultats sont préliminaires mais suggèrent qu'une thérapie à base de plante médicinale peut aider les patients dépressifs et qui ne tolèrent pas les effets secondaires des traitements classiques », résume Jun Mao, premier auteur de l’étude. Des conclusions qui restent donc à établir dans une étude de plus grande ampleur.