Une étude australienne révèle à quel point les œnologues sont exposés aux problèmes dentaires, ces derniers pouvant réaliser jusqu'à 150 dégustations par jour.
Les scientifiques ont testé in vitro la résistance de l’émail dentaire après des expositions courtes et répétées au vin. Leurs résultats, publiés dans l'Australian Dental Journal, montrent que 10 épisodes d’exposition d’une minute sont suffisants pour entraîner une érosion de cette partie extérieure des dents.
Les acides en cause
En cause : les acides organiques contenus dans le vin, tels que les acides tartrique, maléique, lactique et citrique. Ces acides, qu’ils proviennent de l’alimentation ou de reflux gastro-œsophagiens, provoquent, en effet, une érosion de l’émail.
L’érosion dentaire est un risque professionnel avéré pour les œnologues. Mais cette étude révèle la rapidité avec laquelle les expositions courtes peuvent fragiliser l’émail.
Adopter des mesures préventives
Sarbin Ranjitkar, auteur de l’étude, plaide pour que les professionnels concernés adoptent des mesures préventives, en concertation avec leurs dentistes, pour minimiser l’érosion de l’émail dentaire.
Le Pr Sue Bastian, de l'University of Adelaide, évoque, quant à elle, quelques gestes préventifs utiles pour se prémunir contre les problèmes dentaires. Elle recommande ainsi, les veilles de dégustations, d’appliquer des agents reminéralisants tels que le calcium, le phosphate ou le fluorure pour se protéger. Le matin des jours de dégustations, il semble préférable de ne pas se laver les dents, ou de mâcher des chewing-gums pour stimuler la production de salive, qui est par nature un agent protecteur.
Elle précise par ailleurs qu’après une dégustation de vin, « les dents sont susceptibles d'être beaucoup plus tendres. Il est donc recommandé de simplement les rincer avec de l'eau, et quand vient le moment de les nettoyer, de simplement utiliser un peu de dentifrice appliqué avec le doigt ».