Une étude de l’Institut de veille sanitaire (InVS) sur la mortalité des agents pénitentiaires, montre que les suicides sont plus fréquents de 21 % chez les hommes par rapport à la population générale. Les personnes occupants les postes de surveillants ou d’adjoints techniques sont particulièrement concernés.
Cette étude, la première du genre en France sur le sujet, a été réalisée sur les données des agents pénitentiaires en poste entre 1990 et 2008. Ce résultat corrobore les observations de la littérature. Les surveillants pénitentiaires sont exposés à des contraintes psychosociales, telles que des violences, l’insécurité, le stress, pouvant déclencher des comportements suicidaires.
Le personnel de l’administration pénitentiaire est, par ailleurs, plus touché par les cas de dépression et de troubles de l’anxiété, facteurs de risques du suicide.
L’étude ne permet pas, en revanche, de relier les cas de suicides à des situations particulières, que ce soit en termes de type d’établissement ou de taux d’occupation carcérale. Au contraire, et de façon paradoxale, les résultats de l’étude montrent que les suicides diminuent avec le taux d’occupation carcérale. Un facteur pourtant considéré comme anxiogène.
Ce constat pourrait s’expliquer par des conditions de travail particulières en réponse à la surpopulation en prison, comme le nombre d’agents ou les fréquences de roulement des équipes.Cela illustre par ailleurs les lacunes des données utilisées, qui regroupent des informations générales ne permettant pas une analyse fine. L’étude doit donc être considérée avec précautions.
Globalement, en dehors de l’excès de suicides chez les hommes, il n’existe pas de différences concernant les causes de mortalité du personnel carcéral par rapport à la population générale.
Les tumeurs malignes représentent la première cause de mortalité, devant les morts violentes (accidents, suicides...) et les maladies cardiovasculaires. Ces résultats ne révèlent pas de surmortalité des agents pénitentiaires par rapport à la population française.