Ceux qui ont déjà voyagé Outre-Atlantique y ont forcément été confrontés tant la pratique est banale dans les restaurants, cafétérias, fast-foods et autres lieux de restauration américains. Il suffit de payer une somme forfaitaire, très modique le plus souvent, voire symbolique, pour ensuite pouvoir consommer à volonté les « soft drinks » à disposition.
Ce système dit du « free refill » a gagné l’Europe depuis quelques temps, et la France n’y échappe pas. En septembre dernier, la décision de la chaîne de fast-foods Quick d’instaurer les sodas à volonté dans ces restaurans avait suscité de nombreuses critiques.
Et bien dans la nuit de mercredi à jeudi les députés ont tranché, les sodas à gogo, gratuits ou payants, c’est non ! Dans le cadre de l’examen final du projet de loi de santé, les parlementaires ont adopté l’amendement déposé par le député UDI Arnaud Richard, apprend-on dans les colonnes du Monde. Le texte stipule que : « La mise à disposition en libre service, payant ou non, de fontaines proposant des boissons avec ajout de sucres ou d'édulcorants de synthèse est interdite en tous lieux ouverts au public ou recevant du public ».
La consommation des boissons sucrées est un des contributeurs majeurs au surpoids et à l’obésité, les sodas étant de véritables « pièges », puisqu’ils engendre l’ingestion d’une quantité importante de sucre (100g par litre en moyenne), sans que le consommateur n’en soit conscient, d’autant plus quand il s’agit d’enfants.
La lutte contre l’obésité infantile passe aujourd’hui par la limitation de ces boissons. Le Monde rappelle d’ailleurs que la réduction de la consommation de boissons sucrées, par les enfants en particulier, est un des objectifs du Programme national nutrition santé (PNNS). Le but à atteindre : réduire d’un quart le nombre d’enfants qui boivent quotidiennement plus d’un verre de soda par jour.
Et des études récentes ont démontré qu’une des mesures les plus efficaces pour dissuader les plus jeunes était d’augmenter le prix des sodas. Il existe d’ailleurs en France une taxe sur les boissons sucrées, instaurée dans le cadre également du PNNS. Les professionnels qui fabriquent, importent ou fournissent, même à titre gratuit, ces produits à leurs clients doivent ainsi payer un surcoût de 7,5€ par hectolitre.
L’amendement voté cette nuit concerne également les boissons contenant des édulcorants, accusées par les signataires du texte, de contribuer « au développement et au maintien d'une appétence pour la saveur sucré". Souvent considérées comme une alternative plus saine aux sodas, ces boissons pourraient cependant ne pas être dénuées de conséquences sur la santé. De plus en plus d’études mettent en effet en évidence des liens entre boissons « light » et perturbations métaboliques (diabète, résistance à l’insuline…).