Le don du sang devrait être ouvert à tous. C’est du moins l’avis des députés français. Ce 3 avril, ils ont adopté à l’unanimité un amendement affirmant que l’orientation sexuelle ne peut entraîner une exclusion de la collecte de sang. Un vote d’autant plus inattendu que, plus tôt, le Comité consultatif national d’éthique (CCNE) s’est prononcé contre une levée de l’interdiction permanente.
« Nul ne peut être exclu du don du sang en raison de son orientation sexuelle », précise l’amendement au Projet de loi de santé n°1289, déposé par le député UDI Arnaud Richard. L’Assemblée nationale est unanime : la collecte doit être ouverte aux homosexuels et bisexuels masculins. Soutenu par la ministre de la Santé Marisol Touraine, l’amendement n’a toutefois aucune portée pratique. Il devra pour cela être traduit par un arrêté.
Interdit depuis 1983
Le vote n’en est pas moins une réelle avancée. En effet, les hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes (HSH) sont exclus du don de sang depuis 1983, en raison d’un risque accru de contamination par le VIH. Ce risque n’a pas empêché d’autres pays, comme l’Espagne, l’Italie ou le Royaume-Uni, de maintenir l’universalité de cet acte civique. Ces Etats ont opté pour une interdiction temporaire. La période d’abstinence varie de 4 mois pour nos voisins italiens à 1 an pour les Britanniques.
Saisi en 2012, le Comité consultatif national d’éthique (CCNE) estime toutefois que les données disponibles sont insuffisantes pour lever l’interdiction permanente. Son avis, rendu ce 31 mars, statue en faveur de son maintien par mesure de précaution.