Les maladies cardiovasculaires sont la première cause de mortalité dans le monde. Une fatalité qui n'épargne personne puisque près de 9 millions de femmes en meurent chaque année. Pour tenter de mettre un terme à cette spirale, un mouvement a vu le jour aux Etats-Unis en 2005, il se nomme "Go Red for Women". Il est est dorénavant relayé dans une vingtaine d’autres pays, dont la France, qui a choisi le 7 avril pour faire la promotion de cette journée.
Des photos en rouge à poster sur la toile
En 2015, c'est l'organisation caritative AJILA qui développe ce mouvement en France. Elle a plusieurs mots d’ordre : informer, prévenir, savoir diagnostiquer et contrôler les risques pour pouvoir lutter contre les maladies cardio-vasculaires chez la femme. Le 7 avril 2015 est aussi l’occasion de lancer une alerte rouge en portant ou mettant en avant la couleur rouge, et en postant ses photos sur la page Facebook "Go Red For Women France".
Dans cette campagne, les organisateurs français soulignent que bien que ces maladies soient en augmentation « et touchent les femmes de plus en plus jeunes », « aucune étude significative n’a encore vu le jour en France sur ces maladies. »
C'est pourquoi le Pr Gilles Montalescot, cardiologue à la Pitié-Salpêtrière (Paris) a décidé d'en lancer une. Grâce à un questionnaire sur Internet, les femmes pourront faire le point sur l'état de leur cœur, et évaluer leur risque cardiovasculaire en moins de quinze minutes.
Les résultats de cette étude épidémiologique seront publiés fin novembre 2015.
L'obésité : un facteur de risque plus important chez la femmes
A l'étranger des travaux ont déjà été menés sur le sujet. Une équipe de chercheurs américains a ainsi révélé en 2013, dans le journal Global Heart, que les facteurs de risque traditionnels d’infarctus (prédisposition familiale, diabète, hypertension, tabagisme, sédentarité) seraient les mêmes chez un homme ou chez une femme. Mais les risques encourus sont différents. Ces scientifiques ont conclu par exemple que l'obésité augmente le risque d'infarctus de 64 % pour les femmes et seulement de 46 % pour les hommes.
Ainsi, contrairement à une idée reçue, les femmes ne sont absolument pas protégées contre les maladies cardiovasculaires. Le Pr Daniel Thomas, ex-président de la Fédération française de cardiologie, interrogé à l'époque par Pourquoidocteur, confiait : « En France, une femme sur deux va en mourir et aux Etats-Unis, les décès sont même majoritairement féminins. » « Il faut qu’elles sachent qu’après la ménopause, elles ne sont plus protégées », ajoutait le Dr Tabassome Simon, pharmacologue.
Les experts soulignent en plus que les facteurs de risque tels que le stress, le travail épuisant et la cigarette sont aujourd'hui partagés par les femmes. La grossesse et la pilule ne faisant pas bon ménage non plus avec l’hypertension.
Le risque d'en mourir plus grand chez la femme
Par ailleurs, ces chercheurs ont également constaté que les femmes de moins de 50 ans ayant présenté une attaque cardiaque courent un risque d'en mourir deux fois plus grand que les hommes, à gravité équivalente.
Enfin, pour celles de plus de 65 ans qui ont un infarctus, le risque de décès dans l'année qui suit est bien plus important (42 % contre 24 % pour les hommes). Parmi les hypothèses avancées par ces médecins américains, le sous-diagnostic, qui toucherait plus les femmes que les hommes. Les Drs Kavita Sharma et Martha Gulati de l'Université de l'Ohio expliquaient dans cette revue que, « ces dernières années, un ensemble d'études a montré que l'atteinte cardiaque chez les femmes a été sous-estimée par le corps médical. »
Des outils de prévention pour les femmes
Face à ce constat, les associations rappellent ce mardi les conseils pour réduire les risques de maladies cardiovasculaires chez les femmes, et les hommes : ne pas fumer, pratiquer une activité physique régulière, maintenir son poids, et manger équilibré en prenant son temps.
Source : Film de présentation "Go Red for Women", vidéo YouTube