L’entomophagie a le vent en poupe. Outre les 2,5 milliards de personnes, principalement en Asie et en Afrique, qui mangent traditionnellement des insectes, de plus en plus d’occidentaux succombent à l’attrait des chenilles, grillons et autres vers de farine. Pour preuve, le nombre de blogs et de forums sur le sujet, sans compter les grands chefs de plus en plus nombreux à intégrer les insectes à leur carte.
Face à l’amplification du phénomène l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation (Anses) publie ce jeudi son premier avis sur les dangers potentiels de la consommation d’insectes, rapporte Le Figaro.
Si les insectes, consommés donc par près de 80 % de la population mondiale depuis des millénaires, ont conquis les assiettes occidentales c’est qu’ils présentent de nombreux atouts. Avec une faible teneur en calories mais un contenu élevé en protéines les insectes sont l’aliment de choix pour tous ceux et toutes celles qui surveillent leur ligne. Ils sont par ailleurs une source précieuse de micronutriments.
Mais les entomophages convaincus soulignent aussi que manger des insectes est un acte militant pour la protection de l’environnement. La production d’un gramme de protéines issues d’insectes est bien moins coûteux pour la planète que celle d’un gramme de protéines de bœuf. Les insectes « génèrent moins de déchets, demandent moins d'eau et de surface d'exploitation, et peuvent consommer des sous-produits de notre système agroalimentaire aujourd'hui peu valorisés », rappelle Samir Mezdour ingénieur à AgroParisTech spécialiste du sujet, interviewé par Le Figaro.
Et pourtant, la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) le rappelle dans le quotidien : « Aujourd'hui, il n'y a pas d'autorisation de commercialisation d'insectes à des fins de consommation humaine ». Ce qui n’empêche pas qu’il soit aujourd’hui très facile de se procurer des petites bêtes à six pattes, pour agrémenter un apéro, voire un dessert. Certains sites de vente en ligne proposent en effet des gourmandises sucrées à base d’insectes…
Afin de mieux cerner les risques sanitaires possiblement liés à la consommation d’insectes la France a lancé en 2013 un programme de recherche dédié. Les conclusions devraient être disponibles en 2016.
Pour l’instant l’Anses rappelle qu’il y a peu d’études sur le sujet, notamment en virologie. Si les parties les plus dures des insectes peuvent provoquer des lésions, l’agence sanitaire alerte surtout sur les risques d’allergies liés à l’entomophagie. Les insectes pourraient en effet présenter des allergènes semblables de ceux des mollusques. L’Anses estime ainsi, selon Le Figaro, que « 100 000 personnes pourraient être concernées par ces réactions ou allergies croisées ».
Première publication le 09 avril 2015