Après un AVC, le risque de tentative de suicide est plus élevé. C’est ce que conclut une étude de l’université d’Umea, en Suède et publiée dans la revue Neurology . En comparant le nombre de suicide chez les patients victimes d'AVC à celui dans le reste de la population, les chercheurs suédois ont découvert que les premiers étaient deux fois plus susceptibles d’attenter à leur vie.
Une étude sur 10 ans
Pour mener à bien leurs recherches, l’équipe de Marie Eriksson, auteure de l’étude et maître de conférence au département de Santé Publique et de Statistiques, a analysé les informations du Registre national suédois des accidents vasculaires cérébraux. Au total, les données de plus de 220 000 patients ayant subi un AVC, entre 2001 et 2012, ont été croisées avec celles du registre national des hospitalisations.
Marie Eriksson explique que son équipe a « utilisé des numéros d'identification personnels pour relier les données Riksstroke (registre des AVC) avec les registres nationaux répértoriant les causes de la mort ». Les chercheurs ont recensé 1 217 tentatives de suicide dont 260 décès, parmi les victimes d’AVC.
Des patients à haut risque
Les chercheurs ont également mis au jour que parmi les patients âgés de moins de 55 ans, le risque de suicide serait multiplié par cinq dans les deux ans suivant l'accident. De plus, les victimes d’AVC vivant seules ont 72 % de risque supplémentaire de mettre fin à leurs jours. Enfin, un faible niveau d'éducation ou de revenus augmente ce risque de 37 % en comparaison d'un niveau d’études plus élevé.
L’équipe suédoise a également identifié des groupes jugés plus à risque : les hommes ayant eu un AVC avec des séquelles graves ainsi que les patients souffrant de dépression après leur AVC.
Une composante géographique
L’équipe de recherche a observé qu’il existe par ailleurs une composante géographique au suicide. Parmi les personnes ayant eu un AVC, celles nées hors d'Europe étaient moitié moins susceptibles de tenter de se suicider que celles nées en Europe. Selon les scientifiques, « les différences culturelles et religieuses entre ces populations pourraient être un facteur de protection » face au risque de porter atteinte à sa vie.
Marie Eriksson conclut qu’un « soutien psychologique et social est nécessaire aux personnes victimes d’AVC ». Elle recommande que des initiatives soient prises rapidement après ce type d'accident.