C’est à croire que le sujet de la fin de vie hante les politiques. Comme pour l’Education, chaque président de la République souhaite imprimer sa marque sur la question de l’euthanasie. François Hollande n’échappe pas à cette règle. En déplacement hier dans un établissement de soins palliatifs, le chef de l’Etat a annoncé le lancement d’une mission de réflexion sur la fin de vie. « Certains voudront y voir un symbole », remarque Pierre Bienvault dans La Croix.
Mais tous vos journaux rappellent que la loi Leonetti du 22 avril 2005 a doté la France d’un cadre législatif à la fois précis et ouvert. Elle permet à toute personne malade de refuser un traitement dont elle estime qu’il est devenu déraisonnable et aux médecins de l’interrompre s’il le juge inutile. Mais voilà, envié par nos voisins européens, ce texte est méconnu en France.
Alors faut-il aller plus loin, a demandé François Hollande, notamment dans des cas exceptionnels ou l’abstention thérapeutique ne suffit pas » pour soulager « une douleur irréversible ». En clair, doit-on autoriser l’euthanasie active ?
Le Pr Didier Sicard aura pour mission de recueillir « l’avis de la société » pour répondre à cette question d’ici à la fin de l’année. Ancien président du comité d’éthique, rappelle le quotidien, le Pr Sicard avait défendu en mars 2000 un avis évoquant « les exceptions d’euthanasie ».
Cette notion est-elle justement compatible avec un cadre législatif ? Cette douleur irréversible qu’évoque François Hollande n’est-elle pas justement le combat quotidien des équipes de soins palliatifs ? Pourra-t-on remplacer la conscience des soignants et des parents par des règles édictées ? Difficile mais il es vrai que des médecins doivent encore rendre compte de leurs actes devant les tribunaux parce qu’ils ont allégé la souffrance avec la plus difficile des humanités.