Médicament contre la douleur et les inflammations parmi les plus consommés en France, l’ibuprofène, est présent dans beaucoup d’armoires à pharmacie. Dans une évaluation de l’Agence européenne du médicament (EMA), rendue publique ce lundi, le Comité pour l’Evaluation des risques en matière de Parmacovigilance (PRAC) a rappelé que l’ibuprofène, lorsqu’il est consommé à très fortes doses, accroît légèrement le risque cardiaque chez les patients qui consomment des doses supérieures ou égales à 2 400 mg par jour.
Cet avis concerne les prises d'ibuprofène prescrites sur ordonnance pour des pathologies chroniques chez l'adulte, lors de traitements prolongés.
Le PRAC précise toutefois que le risque d’augmentation ne concerne pas les personnes prenant entre « 200 et 1 200 mg d’ibuprofène par jour de façon ponctuelle ».
En libre-service
Commercialisé, depuis les années 60, sous divers noms, comme le Nurofen ou l’Advil, l’ibuprofène est aujourd’hui vendu en libre-service dans les pharmacies.
Pour le PRAC, le risque cardiovasculaire lié au surdosage d’ibuprofène est le même que celui de l’anti-douleur dicoflénac (Voltarène ou Flector), restreint, lui, depuis 2013.
Ce dernier précise que « les très fortes doses d’ibuprofène doivent être évitées chez les patients avec une hypertension artérielle non contrôlée, une insuffisance cardiaque congestive, une cardiopathie ischémique (insufisance cardiaque dû au rétrécissement des artères), une artériopathie ou une maladie vasculaire cérébrale ». Il préconise aux médecins une « évaluation des facteurs de risques » chez les patients avant toute prescription d’un traitement sur le long terme et à des doses importantes.
Les médicaments à l’ibuprofène étant tous autorisés selon une procédure d’enregistrement nationale, l’avis du PRAC devra encore être approuvé par le comité européen de coordination qui regroupe les différentes agences nationales du médicament.