Satisfaits de leur système de santé, les Français sont conscients qu’il est amené à changer. Au moment où leprojet de loi de santé vient d'être adopté à l'Assemblé nationale 311 voix pour, 241 contre), le cabinet Deloitte révèle les résultats de son étude Santé 2015 (1). La population est préparée à une évolution du système, et se dit même prête à payer pour être mieux couverte.
25 euros par mois
L’immense majorité des Français (86 %) trouvent le système de santé de bonne qualité et sûr. Rien à redire sur les remboursements, que ce soit en médecine générale ou en pharmacie. En revanche, les coûts des complémentaires santé sont un peu trop chers aux yeux des sondés. Ils sont toutefois conscients que le système est appelé à changer.
D'ailleurs, 86 % d’entre eux se préparent à une hausse des dépenses de santé qui resteront à leur charge. Mais Ils refusent de cautionner un système dans lequel les remboursements seraient modulés selon les revenus (63 %).
Les usagers sont lucides et sont disposés à prendre leurs responsabilités. En revanche, 70 % d’entre eux souhaitent que les assurés participent à la prise en charge des frais liés aux comportements à risque (alcool, tabac, etc). Contracter une couverture supplémentaire est également une option envisageable. Une personne sur trois y consacrerait plus de 25 euros par mois.
La prévention, ça marche
La prévention est de mieux en mieux perçue. 62 % des sondés qui ont mis en place une action dans ce sens ont senti leur santé s’améliorer, contre 57 % l’an dernier. Il s’agit principalement de mesures hygiéno-diététiques simples.
Par ailleurs, une majorité d’entre eux attend de sa mutuelle qu’elle fournisse des services d’accompagnement tout au long de la vie. Un service de préférence gratuit : seuls 20 % des jeunes sont prêts à payer pour une application mobile de prévention. Un bon nombre souhaiterait même être « récompensé » par sa mutuelle en échange d’actions préventives : réductions de cotisations, remises sur le programme seraient appréciables pour 40 % des personnes interrogées.
Renoncement aux soins
« Bien que demeurant inquiets sur l’évolution du système de santé, notamment en ce qui concerne l’accessibilité économique et géographique, les Français sont conscients de la nécessité de réformes et comprennent globalement les orientations prises par les pouvoirs publics », commente Michel Sebban, Associé Conseil Secteur Public chez Deloitte.
Malgré leur satisfaction globale, 40 % des Français jugent qu’ils n’ont pas les moyens financiers d’agir sur leur propre santé. Le nombre de sondés ayant reporté, voire renoncé, à une consultation médicale ou paramédicale, reste donc relativement élevé (27 %
chez un spécialiste, 34% chez un dentiste).
Source : Etude Ifop pour Deloitte
(1) Etude Santé Ifop réalisée pour le cabinet Deloitte, auprès de 2 003 Français de 18 ans et plus, par questionnaire en ligne, du 27 janvier au 3 février 2014.