Largement répandus dans le monde entier, les smartphones ou les tablettes offrent de nouvelles possibilités d’appareil diagnostic rapide et précis. Des chercheurs du Massachusetts General Hospital ont inventé un dispositif sur smartphone capable d’analyser des échantillons de sang et des tissus permettant de détecter les tumeurs cancéreuses. Leurs travaux ont été publiés ce lundi dans la revue PNAS.
L’appareil expérimental, appelé D3 system, est composé d’un module d’imagerie avec une lampe à LED alimentée par une pile. Le tout est attaché au téléphone et enregistre les images en haute définition grâce à la caméra du smartphone. Dans une seule image, le système est capable d’enregistrer les informations moléculaires de plus de 100 000 cellules. Ces données sont ensuite transmises pour être analysées, les résultats sont ensuite renvoyés au système.
Pour effectuer l’analyse moléculaire des cellules cancéreuses, les échantillons de sang ou de tissus sont marqués par des microbilles. Ces derniers se fixent uniquement sur les molécules associées aux tumeurs. Le D3 system prend des clichés de ces échantillons et leurs analyses permettent de déterminer s’ils contiennent des cellules précancéreuses ou cancéreuses.
Source : Massachusetts General Hospital Center for Systems Biology. Les points verts sont les microbilles s'attachant spécifiquement au protéines tumorales. Les clichés de gauche montrent un échantillon à haut risque de cancer. Ceux de droite, un risque plus faible.
Sensible et rapide
En menant une étude pilote, les chercheurs américains ont observé que leur dispositif est capable de détecter des protéines tumorales avec une précision similaire aux méthodes de référence actuelles. Ils ont ensuite testé D3 system sur des tissus de col de l’utérus prélevés chez 25 femmes dont le frottis était anormal.
Les résultats montrent que le dispositif expérimental détecte rapidement et sans erreur les tumeurs cancéreuses et bégnines. Les scientifiques ont également effectué des analyses d’échantillons provenant de biopsie de ganglions lymphatiques de 8 personnes. Le système a été capable de détecter sans erreur 4 cas de lymphomes et 4 patients atteints de nodules bénins.
Pour améliorer leur outils de diagnostic, les chercheurs l’ont programmé afin qu’il détecte avec une grande sensibilité l’ADN virale. Grâce à leurs expériences, D3 system peut repérer l’ADN du papillomavirus humain (VPH), virus responsable du cancer du col de l’utérus.
Outre sa grande sensibilité, cet outils a un coût financier très intéressant. Pour 1,80 dollar (1,70 euro), les résultats sont disponibles en moins d’une heure. « Nous espérons que le D3 système améliorera le dépistage du cancer et l’étendra à des régions aux ressources limitées », indique Ralph Weissler, co-auteur de l’étude.
Consultez notre ouvrage vidéo numérique,
seule une création de compte est requise pour y accéder.