Mieux vaut ne pas être trop pressé quand on veut prendre un rendez-vous pour une IRM. Une enquête de l’Institut National du Cancer (INCa) réalisée en 2013 sur l’ensemble des établissements pratiquant des imageries par résonnance magnétique (IRM), et rendue publique ce jeudi, dresse un bilan de l’évolution des délais d’attente pour passer un examen. Le nombre de jours d’attente est en moyenne de 25 jours, contre 29 en 2010.
Des délais différents en fonction du cancer
L’enquête, réalisée par l’institut BVA en octobre 2013 auprès des 568 centres d’imagerie publics et privés disposant d’une IRM en 2013, a consisté à « demander par téléphone un rendez-vous le plus tôt possible dans le cadre d’un bilan d’extension pour un parent », explique l'INCa. Les pathologies ciblées par cette enquête étaient les cancers du sein, de la prostate et de l’utérus.
Contrairement à ses deux précédentes études, datant de 2010 et 2011, tous les centres pratiquant des IRM en France ont été appelés trois fois pour une demande de rendez-vous, pour chacun des cancers concernés.
Après 1 560 interviews téléphoniques, l’enquête révèle que le pourcentage d’appels ayant abouti à la prise d’un rendez-vous est de 44 % pour le sein, 54 % pour l’utérus et 48 % pour la prostate. La prise de rendez-vous téléphonique n'étant pas toujours acceptée par les centres d'imagerie.
Le délai moyen des rendez-vous, est quant à lui passé de 27 à 23 jours pour un cancer du sein entre 2010 et 2013. L'attente passe à 26 jours pour le cancer de l’utérus (28 en 2010) et 28 jours pour un cancer de la prostate (31 en 2010).
L'enquête de l'INCa met en évidence des disparités entre les centres relevant du secteur public et ceux du secteur privé. Seulement 31 % des appels auprès des établissements publics ont abouti à une proposition de rendez-vous, avec un délai d'attente moyen de 31 jours. Dans les établissements privés, le taux s'élève à 64 % avec un délai moyen de 21 jours. « Cette différence entre public et privé s’explique par une plus grande exigence, sur ce secteur, d’un accès aux ordonnances », souligne l'institut.
Des inégalités géographiques existent aussi. Selon les régions, les délais d'attente moyens vont de 18,6 jours en Languedoc-Roussillon à 61,5 jours en Basse-Normandie. Pire, l'enquête met également en perspective, l'inégalité d'accès aux soins pour les habitants de Guyane ou de Mayotte qui ne possèdaient pas d’équipement IRM en 2013.
Le troisième Plan cancer 2014-2019 vise la réduction des inégalités de soins et une meilleure connaissance des délais de prise en charge des malades. Il souligne la nécessité d’optimiser l’utilisation des équipements et d’adapter le parc d’IRM afin de réduire à un maximum de 20 jours le délai moyen d’accès à une IRM.
La France mauvaise élève
Au niveau international, un classement de l’OCDE faisait apparaître la France en dixième place en 2012 avec 8,7 IRM par million d’habitants, au même niveau que la Slovénie (8,8) et le Canada (8,8). Même si le taux d'équipement a progressé, la France, avec 10,2 IRM par million d'habitants, reste une mauvaise élève. Loin derrière les Etats-Unis (34,5) la Corée (23,5), l’Islande (21,9) et la Finlande (21,6), qui sont les mieux dotés en scanners IRM.
Cependant, il convient d’être prudent sur cette comparaison, la composition du parc d’IRM ne correspondant pas au même type de machines. La France a en majorité des scanners IRM corps entier, contrairement à l’Allemagne ou l’Italie qui disposent d’un parc avec une gamme plus étendue d’appareils dédiés avec des champs moins larges et des indications plus restreintes. Reste à savoir si en augmentant le nombre de machines sur le territoire français, les délais d'attente s'amenuiseront.
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