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DMLA : des cellules souches pour retarder la maladie

Par Léa Drouelle

Des chercheurs américains ont mis au point une technique prometteuse contre la DMLA. L'injection de cellules souches humaines dans l'oeil permettrait de faire reculer la maladie de 16 ans. 

CLOSON/ISOPIX/SIPA

Stopper ou ralentir la détérioration de la vision chez les personnes atteintes de dégénérescence maculaire liée à l’âge (DMLA) grâce à l’implantation de cellules souches dans la rétine. Tel était l’objectif de l'exprience menée par une équipe de scientifiques du Cedars-Sinai Medical Center de Los Angeles (États-Unis), dont les travaux a ont été publiés dans la revue Stem Cells.

Une protection de la rétine pendant 16 ans
Les chercheurs ont commencé par implanter des cellules souches capables de s'autorenouveler à des rats de laboratoire porteurs du gène de la DMLA. Les cellules saines injectées ont migré vers la rétine, en formant une couche protectrice permettant de stopper la progression de la maladie. Résultat : les rats ont pu conserver leur vision pendant 130 jours, ce qui selon les chercheurs, équivaut à 16 années de vie humaine : « c’est la première fois qu’une étude prouve qu’il est possible de protéger la rétine grâce à l’implantation de cellules souches humaines », se réjouit Shaomei Wang, auteur principal de l’étude.

 

Une expérience similaire déjà menée au Japon
Mais l’idée d’injecter des cellules souches humaines pour soigner la DMLA n’est pas tout à fait une première. En effet, en septembre dernier des chercheurs japonais ont conduit l’essai pilote d’une étude visant à évaluer l'innocuité et la faisabilité de la transplantation de feuilles de cellules souches autologues, pluripotentes induites (iPS) dérivées de cellules de la rétine du patient pour trouver un traitement contre la DMLA. La patiente qui bénéficie d'un suivi médical de trois ans a bien supporté l’intervention mais il est encore trop tôt pour connaître les premiers résultats de l'opération, qui ne seront dévoilés que dans quelques mois. Affaire à suivre de près donc. Quoiqu’il en soit, ces deux études laissent entrevoir des pistes prometteuses pour trouver un traitement contre cette maladie handicapante et très souvent génératrice de dépression.

8% de Français touchés par la DMLA
Pour rappel, la dégénérescence maculaire liée à l'âge (DMLA) est une maladie de l'œil qui résulte d'une détérioration graduelle de la macula, petite zone située au centre de la rétine qui permet de voir avec précision les détails et les couleurs. Cette dégénérescence due au vieillissement entraîne une perte progressive ou rapide de la vision centrale.Elle est la première cause de handicap visuel chez les personnes de plus de 50 ans. En France, cette maladie concerne plus d’1,3 million de Français, soit environ 8 % de la population française, toutes formes confondues. Mais sa fréquence augmente largement avec l’âge : elle touche 1 % des personnes de 50 à 55 ans, environ 10 % des 65-75 ans et de 25 à 30 % des plus de 75 ans. Si l’on tient compte uniquement des formes tardives de la maladie, associées à une perte de la vision centrale, ces chiffres sont à diviser environ par deux.