L’extrait de brocoli pourrait protéger des cancers. Des chercheurs américains ont testé cette approche préventive chez la souris et des patients en bonne santé. Ils présentent leurs résultats au Congrès annuel de l’American Association for Cancer Research, qui se tient du 18 au 22 mars à Philadelphie (Pennsylvanie, Etats-Unis). La « chimio-prévention verte » pourrait être une nouvelle méthode de prévention du cancer, selon eux.
Une action ciblée
Pendant plusieurs mois, une équipe de Pittsburgh (Pennsylvanie) a administré du sulforaphane – un composé contenu dans les légumes crucifères – a des souris prédisposées aux cancers oraux. Ce traitement a permis de réduire à la fois l’incidence et le nombre de tumeurs de manière significative. « Le bénéfice clair du sulforaphane en prévention des cancers oraux chez la souris soulève l’espoir que ce composé bien toléré puisse aussi prévenir les cancers oraux chez des humains exposés de manière chronique aux polluants et carcinogènes environnementaux », estime le Dr Daniel Johnson, co-auteur de l’étude.
Pour confirmer les résultats chez l’homme, les chercheurs ont recruté 10 volontaires en bonne santé. Tous ont consommé pendant plusieurs jours un jus de fruit enrichi en extrait de pousses de brocoli. Cela n’a pas entraîné d’effets secondaires. En revanche, des changements protecteurs ont été observés dans les parois de la bouche des participants, ce qui signifie que le sulforaphane est à la fois absorbé et dirigé vers les tissus à risque.
Un essai sur des patients à risque
Reste maintenant à démontrer l’action protectrice du brocoli chez des patients à risque de cancer oral. Pour cela, l’équipe de Pittsburgh compte recruter 40 personnes traitées pour un cancer de la tête et du cou, et donc à risque élevé de récidive. Ils devront consommer des capsules contenant de la poudre de racine de brocoli. « Nous appelons cela la "chimio-prévention verte" ; on utilise de simples préparations de racines ou des extraits de plantes pour prévenir la maladie, explique le Dr Julie Bauman, principal auteur des travaux. La chimio-prévention verte requiert moins d’argent et de ressources qu’un essai pharmaceutique classique, et elle pourrait être disséminée de manière plus simple dans les pays en développement, où les cancers de la tête et du cou sont un problème significatif. »