Depuis une semaine, presque toute la France est en alerte rouge, les pollens sont de retour. Peu de régions sont épargnées et beaucoup de Français se retrouvent la goutte au nez et les larmes aux yeux. Toujours plus nombreux, les allergiques risquent pourtant d’avoir de plus en plus de mal à consulter un spécialiste. Les allergologues seraient une spécialité en voie de disparition, alerte ce matin Le Parisien.
Cutanées, alimentaires ou respiratoires, les allergies sont devenues un véritable fléau dans les pays développés, et pointent maintenant au quatrième rang des maladies chroniques. Les enfants sont particulièrement concernés : en France, rappelle Le Parisien, 10 % sont asthmatiques et 8 % ont une allergie alimentaire. Chez l’adulte, un sur cinq est aujourd’hui concerné par les rhinites allergiques liées aux fameux pollens. Des chiffres en constante augmentation depuis quelques années.
Qui va donc prendre en charge ces millions de patients ? Actuellement réunis à Paris dans le cadre de leur congrès annuel, les médecins allergologues tirent la sonnette d’alarme. Les chiffres avancés par Le Parisien sont éloquents : il y a aujourd’hui dans le pays 2 052 allergologues, soit 13 % de moins qu’en 2002. Et d’ici là, la France ne devrait pas compter plus de 1 700 spécialistes ! Soit 1 pour 37 000 habitants.
Interviewé par le quotidien, Antoine Magnan, pneumologue-allergologue, avance une explication : le fait que l’allergologie ne soit pas une spécialité à part entière est un « frein à la vocation ». Pédiatres, pneumologues, généralistes : tout médecin qui le désire peut choisir de se former à l’allergologie en « surspécialité », mais contrairement à d’autres pays, il n’existe pas en France d’internat d’allergologie.
Une réforme du troisième cycle du cursus médical – prévue pour 2016 – pourrait peut-être remédier à cette spécificité française. Outre rendre l’allergologie plus attractive pour les futurs praticiens, créer une spécialité à part entière serait, selon les spécialistes, un plus pour les patients. Le parcours de soin s’en trouverait nettement amélioré. Plus besoin de courir entre ophtalmologue, pneumologue ou dermatologue au gré des symptômes, un seul praticien pourrait proposer une prise en charge globale.