Aurélia (6 ans), Emeline et Mélissa (8 et 10 ans), Enis (5 ans)… la liste des enfants retrouvés grâce au dispositif alerte enlèvement est longue. Déclenché le 23 avril dernier pour retrouver la petite Berenyss (7 ans), le plan a encore fonctionné. Il n’aura fallu que huit heures afin que la fillette soit relâchée dans les Ardennes par son ravisseur, à 100 km de son domicile (Sancy, Meurthe-et-Moselle).
Adopté en 2006, le plan « Alerte enlèvement » a été déclenché 14 fois pour 100 % d’efficacité, d’après les chiffres du ministère de la justice. Il prévoit la diffusion d’une alerte sur une cinquantaine de canaux différents : des stations radio et télé, aux panneaux de gares et d’autoroutes, en passant par les réseaux sociaux et des sites Internet. Face à ces résultats spectaculaires, Pourquoidocteur rappelle comment marche le dispostif.
Quatre critères pour un déclenchement
Sur le site http://www.alerte-enlevement.gouv.fr/ on peut lire que « l'alerte ne pourra être déclenchée que si les quatre critères suivants sont tous réunis. » Il doit s'agir d'un enlèvement avéré, et non d'une simple disparition, même inquiétante. La vie ou l'intégrité physique de la victime doit être en danger. Le procureur de la République est en possession éléments d'informations dont la diffusion peut permettre de localiser l'enfant ou le suspect. Quatrième et dernière condition, la victime doit être mineure.
Les autorités précisent aussi que « chaque fois que cela est possible, les parents de la victime devront donner leur accord au déclenchement du plan alerte enlèvement ».
Qui déclenche l'alerte : l'autorité judiciaire
Une fois ces critères remplis, c’est le Procureur de la République, en concertation avec les enquêteurs, qui déclenche l’alerte, « après information du procureur général près la cour d'appel et de la Direction des Affaires Criminelles et des Grâces du ministère de la Justice », est-il écrit sur le site dédié au Plan.
Le message d'alerte doit être simple, précis, solennel, validé par le magistrat ayant ordonné son déclenchement.
Les premières 24 heures cruciales
Enfin, une fois le dispositif lancé l’objectif avoué des autorités est de retrouver l’enfant dans les 24 heures. « Une étude réalisée aux Etats-Unis en 1993 met en évidence que sur 621 enlèvements d’enfants qui se sont terminés par un homicide, 44 % des enfants ont été tués dans la première heure, 74 % dans les trois heures et 91 % dans les 24 heures suivant l’enlèvement », inidique en effet le ministère de la Justice sur son site dédié.