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Cancer professionnel

Pesticides : la fille d'un viticulteur du Bordelais porte plainte contre X

Par la rédaction

James-Bernard Murat a été exposé pendant 42 ans à l’arsénite de sodium. La fille du viticulteur, décédé d’un cancer en 2012, a déposé une plainte contre X ce lundi.

JAUBERT/SIPA
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Les phyto-victimes ont décidé de se battre. La famille d’un viticulteur déposera plainte contre X pour « homicide involontaire », ce 27 avril, au Pôle de santé publique du Tribunal de grande instance de Paris. Dans leur ligne de mire, un pesticide contenant de l’arsenic, utilisé pour traiter une maladie fongique de la vigne.


La plainte est déposée contre X, mais elle vise les fabricants de l’arsénite de sodium et les services de l’Etat, selon Valérie Murat. La fille de James-Bernard Murat, décédé en 2012 d’un cancer professionnel, se bat pour que les responsabilités soient établies. « Je ne veux pas que mon père soit mort pour rien, a-t-elle déclaré à l’AFP. On a trompé les paysans, on s’est moqué d’eux, on en a fait de bons petits soldats de la chimie. » En effet, James-Bernard Murat a été exposé pendant 42 ans à l’arsénite de sodium, sans jamais en connaître la toxicité.


Le combat de Valérie Murat est porté par l’avocat spécialisé François Lafforgue, qui souhaite faire de ce procès celui de tous les pesticides à base d’arsenic, interdits depuis 2001 seulement. D’ailleurs, outre la mention d’homicide involontaire, la plainte mentionnera « l’omission de porter secours, l’abstention délictueuse et le délit de tromperie. »


Aux côtés de Valérie Murat, deux associations : Générations Futures et Phyto-victimes. « La dangerosité de l’arsénite est reconnue depuis au moins 1955, soulignent-elles dans un communiqué commun. Cette plainte aura pour objectif de mettre en exergue toutes les responsabilités, celles des fabricants de ces produits et celles des services de l’Etat. » Les associations espèrent mettre fin à une omerta et ainsi alerter les agriculteurs sur les risques auxquels ils s’exposent.