Le ministère de la Santé a autorisé l’utilisation des autotests de dépistage sanguin du VIH. La société française AAZ a obtenu la norme CE pour son « Autotest VIH ». Ce marquage, qui est un label assurant la conformité du produit avec les normes européennes, est nécessaire pour la commercialisation du produit en France. Ils seront disponibles sans ordonnance dès la fin du mois de juin dans les pharmacies et sur leurs sites internet, entre 25 et 28 euros.
Cet autotest permet, à partir d'une goutte de sang prélevée au bout du doigt, d'identifier en quinze minutes la présence ou non d'anticorps spécifiques produits en cas d'infection par le virus du sida.
Depuis lundi, des tests individuels baptisés « BioSURE HIV Self Test », sont en vente au Royaume-Uni, sur internet pour environ 42 euros (29,95 £).
Recommandations de la HAS
En février dernier, la Haute Autorité de Santé avait diffusé une note d’information, sous forme de questions – réponses, à destination des professionnels de santé et des associations en contact avec les usagers de l’autotest. Elle y rappelle que c’est « un outil complémentaire au dispositif actuel et il ne doit pas s’y substituer ».
En effet, même si ces autotests permettent d’améliorer le dépistage, ils ne sont pour autant pas fiables à 100 %.« Tout résultat positif doit être confirmé par un test en laboratoire, peut-on lire. Un test négatif ne signifie pas forcément que la personne testée et se(s) partenaire(s) ne sont pas infectées par le VIH ».
De plus, ils sont peu sensibles en cas d’infection récente, inférieure à 3 mois, et surtout, cet autotest ne dépiste pas les autres maladies sexuellement transmissibles.
Cibler les populations exposées
Malgré ces limites, les autotests sont accueillis avec enthousiasme par les associations de lutte contre le VIH, qui expérimentent depuis plusieurs années déjà les TROD (Test Rapide d’Orientation Diagnostique). « Ils permettent d’atteindre les populations les plus exposées aux risques, qui ne vont pas vers une offre classique de dépistage, expliquait le 17 avril dernier, Théau Brigand, de l'association Aides à Pourquoidocteur. C’est beaucoup plus facile d’avoir accès à ces personnes si l’on dispose d’une offre variée ».
Moins stressants, moins invasifs et plus simples à réaliser que ceux des centres de dépistage, ces tests permettent à ces association de mettre en place un accompagnement tout au long du parcours de soins, du dépistage jusqu'au traitement de la maladie.
En France, 20 % des personnes infectées par le VIH ignorent leur séropositivité. Ces autotests, permettraient sans doute d’aller plus loin dans la lutte contre la maladie, mais surtout d’améliorer l’accès au dépistage pour tous.