C’est à l’Institut de la Vision, et en présence de Marisol Touraine, que deux hommes ont pu présenter leur nouvelle vie. Atteints de rétinopathie pigmentaire, ils étaient devenus non-voyants suite à la destruction de leurs photorecepteurs par la maladie.
Grâce à des implants oculaires, qu'ils sont les premiers à tester, ils ont récemment pu retrouver une vision partielle. Une avancée majeure et une première en France qui pourrait bénéficier à des millions de personnes atteintes de troubles de la vue.
Les fonctionnement de ces implants est simple. Installés sur la rétine des patients, les capteurs transmettent au cerveau les images enregistrées par une caméra miniature, placée dans la paire de lunettes que les patients doivent porter en permanence. Le cerveau se chargera ensuite de transformer le signal électronique reçu en une image.
Une vraie révolution
Jean et Claude, les deux patients choisis pour la première implantation ont retrouvé leur autonomie de déplacement mais de nombreux efforts restent à faire. Par exemple, les perspectives et les distances ne sont pour le moment pas entièrement appréhendées par l’implant.
Pas de quoi enlever le grand sourire sur le visage de Jean. « C’est phénoménal, je n’avais pas vu depuis ans et d'un coup vous avez tout ça ! » affirme-t-il à l’AFP.
Alors que Jean parvient haut à main à éviter les deux plots sur son chemin, Claude réussit à différencier les nuances d’une même couleur. Ces épreuves peuvent sembler anodines pour des valides, mais il s’agit en fait d’une vraie révolution, qui pourrait améliorer le quotidien de milliers de gens, dès que les implants auront atteint leur capacité maximale.
Redonner de l'autonomie aux non-voyants
Si cette expérience est une première en France, ces implants sont déjà testé à l’étranger. L’an passé, un américain aveugle depuis 30 ans avait retrouvé la vue grâce à ce système. Les recherches à ce sujet avancent donc à grand pas et nul doute que les implants oculaires seront, dans un futur proche, une solution à de nombreux problèmes de vue.
Quand aux deux patients français, ils vont devoir suivre plusieurs séances de rééducation. Au programme : reconnaissance de chiffres, d’objets et un travail sur les nuances de couleurs. Toujours interrogé par l’AFP, Serge Picaud, directeur d'équipe à l’Institut de la Vision avance que « l’objectif à long terme, c’est de redonner de l’autonomie aux patients, qu’ils puissent reconnaître des visages et lire des textes complexes ».