Dans les tuyaux depuis plusieurs mois, la mesure sera publiée au Journal Officiel le 30 juin prochain. Emmanuel Barbe, récemment nommé délégué interministériel à la sécurité routière, va proposer par décret un abaissement du taux d’alcoolémie autorisé de 0,5 g/l à 0,2 g/l pour les personnes ayant le permis depuis moins de trois ans. Cette proposition fait écho au rapport de l’Inspection générale de l’administration remis au ministre de l'Intérieur, Bernard Cazeneuve, qui préconisait déjà ce changement.
Mortalité croissante chez les jeunes
En 2013, un accident de la circulation sur trois est lié à l’alcool en France. Si les jeunes conducteurs sont les principales cibles de cette proposition, c’est parce qu’ils sont particulièrement touchés par les accidents mortels. Selon les chiffres de la Prévention du risque d’alcool, les accidents de la route sont la première cause de mortalité chez les 18-24 ans. 38 % de ces accidents seraient liés directement à un état d’ébriété. Si la multiplication de campagnes de sensibilisation apporte des résultats, nul doute que l’abaissement du taux d’alcoolémie saura endiguer sur la durée la recrudescence d’accidents. Un des objectifs majeurs est de lutter contre le binge-drinking, ce phénomène qui consiste à s’enivrer le plus rapidement possible.
D'autres pays encore plus répressifs
Si l’abaissement à 0,2 g/l est un grand pas en avant pour la sécurité des jeunes au volant, certains pays vont plus loin. Ainsi, nos voisins européens (Allemagne, Italie, Suisse) interdisent formellement aux jeunes conducteurs de prendre le volant en ayant bu le moindre verre d’alcool. Si cette règle est enfreinte, le permis de conduire est immédiatement saisi et le véhicule immobilisé. Un an après la mise en place de cette tolérance zéro, le nombre de jeunes impliqués dans un accident lié à l’alcoolémie avait baissé de 15 %.
Prudence avec les médicaments
Certains médicaments peuvent augmenter le taux d’alcoolémie de manière significative (de 50 % pour certains traitements d’ulcères). Plus surprenant, si un conducteur absorbe un cachet d’aspirine après avoir consommé une bière, son alcoolémie augmentera également de 25 %. Ces phénomènes expliquent que le gouvernement a fixé à à 0,2g/l le taux autorisé pour les jeunes conducteurs. Des personnes sous traitement pourraient ignorer les problèmes liés à leurs médicaments.