Les pics de pollution enregistrés dernièrement en France ont bien des conséquences sur le long terme. Ce mardi, l’OMS (Organisation Mondiale de la Santé) et l’OCDE (Organisation de coopération et de développement économique) ont conjointement publié une enquête portant sur les coûts réels de la pollution de l’air en Europe. Les chiffres sont éloquents. Tous les ans, l’ensemble des 53 pays étudiés déboursent pas moins de 1400 milliards d’euros, soit quasiment 10 % du PIB européen.
Un coût exorbitant dû aux nombreux décès
Ce montant colossal s'explique en partie par les très nombreux décès prématurés liés à la pollution atmosphérique. Selon l’enquête, près de 482 000 décès sont enregistés dans les pays européens. Mais ce n’est pas tout. A ceux-ci, il faut ajouter les 117 200 personnes décédées à cause de la pollution de l’air intérieur (dans les habitations), très élevée dans les pays à faibles et moyens revenus.
Ainsi, le coût des décès a augmenté de 13,7 % depuis 2005. Il faut aussi souligner que le nombre de maladies elles aussi sont en perpétuelle évolution. La forte exposition à des matières toxiques telles que le monoxyde de carbone, l’ozone ou encore le dioxyde d’azote est en très grande partie responsable de l’explosion des maladies cardio-vasculaires et respiratoires. Les traitements de ces maladies, très onéreux, n’aident pas à la diminution des coûts. En moyenne, 90 % des européens seraient quotidiennement surexposés à la pollution.
La France montrée du doigt
La France en particulier est un des pays pointé du doigt par le rapport. Déjà plus tôt dans la semaine, la Commission Européenne avait menacé le gouvernement français de sanctions si des mesures efficaces n’étaient pas immédiatement prises afin d’endiguer la pollution aux particules fines. Si la réaction n’est pas jugée adéquate, la France s’expose à des poursuites devant la Cour de justice de l’Union Européenne.