Le tout premier « village Alzheimer » de France pourrait bientôt voir le jour, au coeur de la pinède des Landes. Le projet attend le feu vert de l'Etat et pourrait se concrétiser dès début juin 2015, rapporte l’AFP.
Dans ce village, les patients pourraient se réapproprier le monde à leur manière, recréer leurs propres repères et un univers davantage adapté à eux. C’est en tout cas ce que souhaitent les auteurs du projet, qui se sont inspirés d’une initiative néerlandaise.
Alternative aux maisons de retraite
En effet, Henri Emmanuelli, ancien ministre duit PS reconduit à la tête du département des Landes, aurait eu un déclic en lisant un article du quotidien Le Monde sur le premier « village Alzheimer » d'Europe, situé à une vingtaine de kilomètres d'Amsterdam. A De Hogeweyk, 150 seniors atteints de démence avancée déambulent librement dans les ruelles et les boutiques, les patios verdoyants et les terrasses fleuries du village. Le lieu est placé sous la surveillance constante de professionnels de santé spécialement formés aux démences séniles.
Cette alternative aux maisons de retraite tente de recréer un nouveau modèle de prise en charge des patients Alzheimer. Et c’est précisément ce qui se prépare dans les Landes. Dès juin 2014, la décision a été prise de faire une première étude de faisabilité, rapporte l’agence de presse. Trois mois plus tard, une délégation a été dépêchée pour observer le modèle néerlandais de « ville dans la ville », avec son supermarché, son salon de coiffure, son cinéma et son théâtre.
Le résident doit pouvoir « retrouver l'essentiel de son mode de vie antérieur », explique à l‘AFP Michel Laforcade, de l'Agence régionale de Santé (ARS) d'Aquitaine. Pas de blouses blanches, mais des professionnels de santé que l’on ne pourra pas identifier à l’uniforme, afin d’ « inscrire les patients dans un paysage normalisé de vie sociale ».
Loterie, ferme, terrain de pétanque…
La « bastide Alzheimer » devrait accueillir 152 personnes très âgées, « très dépendantes et très désorientées », encadrées par 150 professionnels qualifiés et autant de bénévoles. Le financement est encore en discussion, mais le chiffre de 23 millions d’euros d’investissements est avancé. Il serait financé par la Sécurité sociale, le Département et les résidents avec un prix de journée d'environ 60 euros, selon l'ARS.
Les auteurs du projet ont prévu de créer un « cercle des travailleurs » pour jouer au loto, une auberge pour héberger les familles, une épicerie, une ferme, un potager, un marché, une salle des fêtes, un lieu de culte, un terrain de pétanque… Pour une ouverture espérée en 2017.