On s’en doutait, mais voilà l’information officiellement confirmée. Les norovirus, responsables de 50% des gastroentérites dans le monde, se propagent dans l’air. Des chercheurs canadiens ont dressé ce constat dans une étude, publiée dans la revue Clinical Infectious Diseases.
54 % des chambres d’hôpitaux contaminées
Leurs travaux ont été réalisés dans huit hôpitaux du Canada, au moment du pic de l’épidémie dans le pays – concomitant avec celui enregistré en France. Les chercheurs y ont effectué des prélèvements d’air à un mètre des malades, devant l’entrée de leur chambre et au poste des infirmières.
Selon leurs analyses, des norovirus étaient présents dans l’air de six des huit centres étudiés. Ils ont été détectés dans 54% des chambres de patients atteints de gastro, 38% des couloirs donnant accès à leur chambre et 50% des postes d’infirmières. Les concentrations de virus allaient de 13 à 2350 par mètre cube d’air. A noter que la présence d’une vingtaine de norovirus est généralement suffisante pour provoquer une gastroentérite.
Réviser les protocoles dans les hôpitaux
Selon les auteurs de l’étude, ces résultats devraient inciter à réviser les mesures appliquées en milieu hospitalier afin d’éviter les infections nosocomiales. « Les mesures actuelles ne visent qu’à limiter les contacts directs avec les patients infectés, écrit Caroline Duchaine, de l’Université de Laval (Québec), qui a dirigé les travaux. Il faudrait revoir ces règles en tenant compte de la possibilité d’une dissémination aérienne des norovirus ».
La chercheuse préconise ainsi « l’installation d’unités mobiles de filtration d’air », ou encore « le port d’une protection respiratoire près des patients frappés par la gastro ». Elle précise toutefois que l’efficacité de telles mesures doit être testée avant qu’elles soient mises en application.
Jusqu’ici, les norovirus étaient suspectés de se propager principalement par le biais des sécrétions des patients contaminés (salive, vomi et excréments). Ainsi, en novembre, des chercheurs britanniques ont conçu un robot qui vomit pour évaluer comment se propagent les microbes de la gastro-entérite lors des projections. Selon leurs résultats, lorsqu’une personne atteinte du norovirus vomit, elle propulse ses microbes sur un rayon de 8 mètres carré – 3 mètres devant elle, 2,2 sur les côtés.