La vie d’un diabétique n’est pas de tout repos. Il lui faut constamment contrôler son taux de sucre sanguin, sous peine de se retrouver en hyperglycémie, avec un risque des complications à long terme, ou en hypoglycémie, ce qui peut conduire à une perte de conscience et un coma diabétique. Un souci de tous les instants, a fortiori pour des enfants ou des adolescents.
Changer la vie des personnes diabétiques
Pour pallier ce problème, des chercheurs de l’université Yale essaient d’automatiser le processus. Il s’agit de coupler une classique pompe à insuline, habituellement contrôlée par le patient, à un dispositif de régulation automatique. Ce « pancréas artificiel » permettrait alors enfin aux diabétiques de type 1 (insulino-dépendants) de ne pas se soucier outre mesure de leur glycémie.
Le diabète de type 1, insulino-dépendant, correspond à un déficit d’insuline, une hormone normalement produite par le pancréas pour limiter le taux de sucre dans le sang. Chez ces patients, la glycémie n’est ainsi pas, ou mal, contrôlée.
Le principe du « pancréas artificiel » est très simple : il s’agit de coupler une pompe à insuline, chargée d’administrer l’hormone pancréatique, à un capteur de glucose, qui permet de vérifier que le taux de sucre du patient est satisfaisant. Un circuit de contrôle assure ensuite une régulation en continu.
En pratique néanmoins, le dispositif doit pouvoir s’adapter à de variations importantes de glycémie, être fiable et disposer d'une grande autonomie.
« La capacité de ce système à s’autoréguler de manière transparente, tandis que les patients vivent leur vie normalement, pourrait vraiment changer la vie des personnes diabétiques », explique Stuart Weinzimer, professeur de pédiatrie à la faculté de médecine de Yale, qui dirige la recherche.
Un essai volontairement mouvementé
Encore faut-il que le système soit suffisamment fiable et réactif pour ne pas mettre le patient en danger. Déjà testé sur des adultes, le « pancréas artificiel » doit désormais l’être sur un groupe de cinq adolescents. Pendant quatre jours, ceux-ci vont s’adonner à des activités mouvementées – randonnée, escalade, et même laser game – typiques d’un mode de vie « normal » pour des jeunes.
Bien sûr, les équipes médicales de Yale surveilleront constamment les jeunes patients, âgés de 14 à 17 ans, afin de vérifier que le pancréas artificiel s’adapte bien à ce traitement de choc. À terme, les chercheurs espèrent pouvoir homologuer le dispositif auprès de la Food and Drug Administration (FDA), l’autorité américaine de contrôle des produits de santé.
Le pancréas artificiel pour bientôt
D’autres projets de pancréas artificiel existent, dont l’un résulte d’une collaboration entre les universités de Virginie (États-Unis), de Padoue (Italie) et de Montpellier. Ce dispositif, évalué sur un groupe de vingt patients, utilise une application smartphone pour réguler la glycémie.