Finalement, jouer aux jeux vidéo ne serait pas si mauvais que cela pour le cerveau. C’est en tout cas ce que tend à prouver l’étude menée par une équipe de scientifiques chinois et australiens publiée dans la revue Scientific Reports. Selon eux en effet, il existerait une corrélation entre jouer à un jeu vidéo d’action sur une longue durée et l’accroissement de la connectivité cérébrale. Certaines parties du cerveau seraient ainsi renforcées, modifiant la matière grise des gamers.
Différents types de joueurs étudiés
Cette expérience a été menée sur 27 joueurs très assidus de jeux vidéo d'action (6 ans d’expérience) dont le cerveau a été étudié via plusieurs IRM en fonction des différentes séquences de jeu. En parallèle, 30 joueurs débutants (un an seulement d’expérience) ont également été étudiés. Et l’imagerie cérébrale a mis en évidence une augmentation plus importante des connectivités cérébrales entre plusieurs aires du cerveau chez les gamers de longue durée.
Comment expliquer ce phénomène ? Suite à l’étude des différentes IRM, les scientifiques ont pu localiser la zone où se concentre cette augmentation de la matière grise. Ainsi, c’est dans le cortex insulaire, aussi appelé insula, que les principales modifications se font. Tout sauf un hasard quand on sait que ce dernier est responsable du contrôle de certains organes (yeux, mains…) mais aussi de nombreuses émotions (joie, tristesse…). C’est également là que se déploient deux circuits cérébraux vitaux : le premier soutient l’attention et le second la coordination sensori-motrice.
L'attention et la coordination accrues
La pratique des jeux vidéo a ainsi renforcé les connections au sein même de ces deux circuits cérébraux, mais aussi entre eux. C’est du coup le lien entre attention et coordination sensori-motrice qui est accru. Ceci peut être en grande partie expliqué par l’exigence des jeux d’action, qui demandent souvent des actions nombreuses et rapides sur la manette tout en gardant un œil sur les événements qui se déroulent à l’écran. C’est cette combinaison qui finalement provoque un épaississement de la matière grise. C’est également ce qui explique la différence de niveaux entre les joueurs de longue durée et les novices.
Ce n’est pas la première fois que les jeux vidéo sont ainsi mis en valeur dans l’amélioration de plusieurs fonctions cérébrales. Dans une étude de 2013, des scientifiques allemands avaient déjà fait une liaison entre une demi-heure par jour de jeu et l’épaississement de la matière grise. De plus, certains jeux vidéo auraient la capacité de faire reculer la dépression selon une expérience menée par une équipe de chercheurs américains.