Les cocktails alcool-boissons énergisantes rencontrent un succès fulgurant chez les jeunes. Ces mélanges présentent, pourtant, de nombreux dangers. Ils seraient associés à une consommation excessive d’alcool chez les adolescents, selon une étude publiée la semaine dernière dans Journal of Pediatrics.
Une combinaison dangereuse
Les chercheurs de l’école de médecine Geisel à Dartmouth (Etas-Unis) ont sélectionné plus de 3 300 jeunes de 15 à 23 ans à travers tout le pays. Ils ont trouvé que près de 10 % des adolescents de 15 à 17 ans consomment des mélanges alcool-boissons énergisantes. Une combinaison qui augmente considérablement le risque de « binge drinking » ou « beuverie express ». En effet, ils ont 4 fois plus de risques d’abuser de l’alcool que ceux habitués à boire de l’alcool seul.
« Ces résultats sont inquiétants, commente Jennifer Emond, auteur de l’étude. Ils mettent en lumière que le mélange alcool et boissons énergisantes pourrait indiquer le développement d’une consommation excessive chez les adolescents. »
Incitation à l'ivresse
De nombreux travaux ont montré que ces mélanges favorisent les comportements à risques. En diminuant la perception des effets provoqués par l’alcool, les boissons énergisantes telles que le Red Bull, Monster ou Burn favorisent une consommation excessive et l’ivresse. Ce phénomène serait dû à une réaction entre l’alcool et la caféine contenue dans ces boissons. Résultat : les consommateurs boivent plus sans se rendre compte qu’ils sont ivres.
« L’abus d’alcool parmi les adolescents est un comportement à risques qui peut mener à des blessures physiques, à une consommation chronique et excessive et même la mort, explique Jennifer Emond. Identifier ceux qui sont le plus à risques est crucial. Compte tenu que le problème est délicat, les médecins, les parents ou les professeurs pourraient aborder le sujet en commençant par les boissons énergisantes »
Dans une prochaine étude, les chercheurs analyseront l’influence du marketing sur les adolescents. Une cible de plus en plus visée par l’industrie qui multiplie les publicités, les slogans entêtants et les stratégies pour redorer son image. En 2013, l’Agence nationale française de sécurité sanitaire de l’alimentation (Anses) appelait à un meilleur encadrement de la publicité en particulier celle faite auprès des enfants et des jeunes. En Lituanie, la vente de ces boissons a été interdite aux mineurs.