C’est officiel (et historique), la rubéole est désormais définitivement éradiquée du continent américain. C’est l’OPS (l’Organisation Panaméricaine de la Santé) qui a annoncé la disparition de cette maladie virale épidémique généralement bénigne. Près de 15 ans de vaccinations sur près de 250 millions d’individus dans 32 pays ont été nécessaires afin d’endiguer définitivement la rubéole. Au cours des cinquante dernières années, la variole et la polio avaient déjà été éradiquées du sol américain. « La bataille contre la rubéole a pris plus de 15 ans, mais les efforts ont payé. Il s’agit de l’un des plus grands succès sanitaires de 21e siècle » assure Carissa Etienne, directrice de l’OPS.
250 million de vaccins en 15 ans
La disparition de la rubéole est une aubaine pour ce continent à risques. En effet, la maladie avait connu un pic en 1997. Cette année-là, 158 000 cas avaient été diagnostiqués, en particulier en Amérique du Sud et dans les Caraïbes.
Pire encore, la dernière grande épidémie de rubéole (1964-1965) avait contaminé 20 000 enfants dès la naissance rien qu’aux Etats-Unis. Si le dernier cas transmis par la mère date de 2009 sur le territoire américain, il fallait protéger les habitants des différentes menaces venues de l’extérieur.
En Europe, il existe également une grande campagne de vaccination mise en place en 2013 par l’OMS pour lutter contre la rubéole, maladie qui a fait près de 150 000 morts à travers le monde en 2014.
Si l’objectif à long terme est bien d’éradiquer définitivement la maladie, il est aussi question d’endiguer les différentes épidémies qui touchent plusieurs pays européens depuis le début du 21e siècle. Rien qu’en Roumanie, 115 000 cas avaient été recensés entre 2002 et 2003. L’Autriche et la Bosnie-Herzégovine avaient été touchées dans une moindre mesure (quelques centaines de cas).
Et maintenant, la rougeole ?
Pour l’OPS, bien que la disparition de la rubéole soit un réel succès, d’autres combats sont maintenant à mener. En effet, la rougeole à fait son retour outre-Atlantique malgré une disparition annoncée en 2000. Si le manque de vaccination est largement pointé du doigt, d’autres explications sont avancées par l’OPS, notamment les voyages en Afrique du Sud d’Américains pour supporter leur équipe durant le Coupe du Monde de football 2010. Ce pays étant largement atteint, des souches de la maladie ont pu revenir sur le territoire américain.
Parmi les 166 cas recencés aux Etats-Unis depuis le début de l'année, 117 ont été reliés à l'épidémie qui s'était déclarée fin 2014 en Califormie, au sein du parc d’attractions Disney.