C’est une alerte mondiale qu’a lancée hier Interpol, et celle-ci ne concerne pas un dangereux criminel mais… un produit de régime ! Le 2,4-dinitrophénol, plus connu sous le nom de DNP, fait désormais l’objet d’une « notice orange » émise par l’organisation de coopération policière internationale, à destination de 190 pays dans lesquels cette molécule pourrait circuler.
Si Interpol agit d’une manière aussi radicale, c’est que le DNP a tué une femme en Grande Bretagne. Dans son communiqué, l’organisation évoque également le cas d’un Français « tombé gravement malade après avoir consommé de cette substance ».
Le DNP ne date pas d’hier. Il était déjà utilisé dans les années 1930 pour « stimuler le métabolisme et favoriser la perte de poids ». Il serait aujourd’hui toujours utilisé dans certains produits de régime ou favorisant la prise de masse musculaire, précise Interpol. C’est d’ailleurs dans le cadre de son projet de lutte contre le dopage, en collaboration avec l’Agence mondiale anti-dopage (AMA) qu’Interpol a été informé de la circulation du DNP dans certains produits.
Sous forme de capsule, de poudre ou encore de crème, la molécule – aussi employée pour la fabrication de certains explosifs ! – est toxique. Mais Interpol souligne que le danger, en particulier d’overdose, est encore accru par le fait que la substance est produite par des laboratoires clandestins, qui bien évidemment n’ « appliquent aucune réglementation en matière d’hygiène » et n’ont « aucune compétence spécialisée ».
« Nous remercions INTERPOL d’avoir publié cette alerte mondiale sur le DNP. Cette affaire montre à merveille à quel point il est important que les services chargés de l’application de la loi et les organisations de lutte antidopage continuent à renforcer leurs liens afin que des substances dangereuses et potentiellement mortelles comme le DNP ne se retrouvent jamais entre les mains des athlètes », a déclaré David Howman, directeur général de l’AMA.