Depuis le début de l’année, plusieurs cas d’entérocolite aigüe sont survenus au sein du service de néonatalogie du CHU de Caen.
Quatre grands prématurés sont décédés, dont trois en l’espace de 15 jours, début avril, le quatrième ayant succombé en janvier dernier. Cinq autres bébés, suivis dans le même service, ont également été pris en charge, pour des troubles similaires, « mais leur état de santé est aujourd’hui satisfaisant », a annoncé la direction de l’hôpital dans un communiqué.
Une maladie spécifique aux grands prématurés
Cette pathologie est spécifique aux grands prématurés, nés avant 32 semaines de gestation. « Elle commence par des troubles digestifs. Souvent, après un arrêt alimentaire de quelques jours, l’enfant retrouve un transit intestinal normal », explique la direction de l’hôpital dans un communiqué. « Mais parfois, la maladie peut entrainer des complications plus graves, pouvant conduire à une infection généralisée et même au décès. »
L’entérocolite fragilise la paroi intestinale, qui laisse passer des germes de l’intestin dans la circulation sanguine, ce qui peut entraîner un choc sceptique. Même si les services de néonatalogies sont régulièrement confrontés à ce type de complications, « c’est le nombre de cas apparus sur une courte période (15 jours) et leur gravité qui a alerté l’équipe », explique l’hôpital. Une situation qui a nécessité la mise en place d’une cellule de crise par le CHU, avec l’appui de l’Agence Régionale de Santé et du Ministère de la Santé.
Aucun nouveau cas
« A ce jour et depuis le 14 avril, aucun nouveau cas n’a été identifié », a précisé l’établissement. Une enquête a été ouverte par le CHU pour « comprendre les causes des décès ». La direction a rappelé que les investigations, dont les « résultats partiels » n’ont « pas permis d’identifier une cause commune à ces différents cas d’entérocolite », sont toujours en cours.
Pour l’heure, les professionnels de santé ont renforcé les mesures d’hygiène dans le service de néonatalogie. Des dispositions sur l’organisation des soins (isolement et personnel dédié à certains enfants, suspension de certaines activités du lactarium) ont également été prises par l’établissement. Cette dernière a tenu à préciser que ces décès n'avaient aucun rapport « avec la présence d'un cathéter veineux central, ni d'une poche de nutrition parentérale ».