Après un AVC, un geste aussi simple que se servir une tasse de thé peut devenir insurmontable. Des chercheurs européens ont mis au point un dispositif qui aide à la rééducation cognitive. Le projet COGWATCH a reçu des financements de l’Union européenne. Les essais ont duré un peu plus de 4 ans. Ils ont permis aux patients d’effectuer des gestes plus précis et plus rapides.
Capteurs et tablettes
En France, 8 millions de personnes ont survécu à un accident vasculaire cérébral (AVC). Mais un tiers d’entre eux souffrent de séquelles sur le plan physique ou cognitif. A tel point que certaines tâches quotidiennes représentent un vrai défi. Ces handicaps peuvent être les symptômes d’une apraxie ou d’un syndrome de désorganisation de l’action (SDA). Si la rééducation physique est désormais bien appliquée, la rééducation cognitive, elle, fait encore défaut.
Le projet COGWATCH utilise des systèmes intelligents qui aident le survivant à l’AVC à se rééduquer aux tâches du quotidien. Le système se compose de deux tablettes – une destinée au patient, l’autre au médecin. Plusieurs capteurs sont placés sous les objets utilisés dans le cadre de la rééducation. Dans le cadre de l’essai randomisé, les chercheurs ont choisi une tasse, une carafe de lait et une bouilloire. Une caméra en hauteur permet d’observer le déroulé des événements.
Le patient sélectionne sur sa tablette l’action qu’il veut entreprendre. Le système de reconnaissance est activé, et les différents capteurs indiquent la marche à suivre. En cas d’erreur, des signaux sonores, visuels ou textuels sont envoyés. « Pour le patient, c’est comme si quelqu’un était là pour le guider, tout en le laissant agir de façon indépendante s’il le souhaite », résume dans un communiqué le Pr Alan Wing, coordinateur du projet.
Regardez l’expérimentation du projet :
54 % d’erreurs en moins
30 patients ont participé à l’essai du système COGWATCH entre le 1er novembre 2011 et le 28 février 2015. Ceux qui ont bénéficié du dispositif se sont montrés plus rapides et plus précis pour préparer un thé que les volontaires du groupe contrôle. Ils ont commis 54 % d’erreurs en moins, et ont été 20 % plus rapides pour y parvenir.
Le dispositif s’avère aussi précieux pour les médecins, qui suivent la progression du patient. Les chercheurs espèrent qu’il pourrait aider à avancer le retour à domicile après un AVC. Ce serait à la fois bénéfique pour le patient – qui retourne dans un environnement familier – et pour les structures de soins – qui bénéficient de plus de places libres.