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Dépistage organisé

Cancer colorectal : les nouveaux tests arrivent

Par Anne-Laure Lebrun avec Stéphany Gardier

Le nouveau test immunoligique doit faciliter et améliorer la participation au dépistage organisé du cancer colorectal. 

OJO Images / Rex Featur/REX/SIPA

L’année 2015 marque un tournant dans le dépistage du cancer colorectal. Disponible depuis mi-avril, le nouveau test immunologique présente tous les atouts pour faciliter et promouvoir la participation des Français : il est plus simple, plus performant, plus hygiénique mais aussi plus rapide que le précèdent test Hémoccult II®.

Dès ce week-end, des campagnes de sensibilisation radiophoniques et télévisées seront lancées dans le cadre du dépistage organisé d’un des cancers les plus fréquents et meurtriers.

Une participation qui stagne

Depuis 2009, les Français âgés de 50 à 74 ans reçoivent tous les deux ans une invitation pour participer au dépistage organisé du cancer colorectal ; une pathologie qui concerne 42 100 personnes par an (23 200 hommes et 18 900 femmes) et tue 17 500 personnes chaque année.

Actuellement, moins de 32 % des 9 millions de personnes concernées font le choix de se soumettre à ce dépistage. Un taux de participation qui stagne, et qui est surtout « trop bas pour permettre d’atteindre les objectifs de santé publique de réduction de la mortalité », souligne l’Institut national du cancer (INCa).

Ancien test trop contraignant

Des études ont montré que le délai moyen entre la remise du kit de dépistage et la réalisation du test est de deux mois, six dans la région Île-de-France ! Pourtant, dépisté tôt, ce cancer se guérit dans 9 cas sur 10.

Si la peur d’entrer dans un processus de dépistage, qui peut aboutir à l’annonce d’un cancer, joue certainement, les contraintes pratiques liées à l’utilisation du test Hemoccult II® ont sans doute rebuté beaucoup de candidats au dépistage. Le test nécessitait six recueils de selles sur trois jours consécutifs. Il fallait ensuite étaler des prélèvements de selles sur des petits bouts de carton, les conserver, et après trois jours, envoyer le tout au laboratoire. 

Ecoutez...
Frédéric De Bels, directeur de département dépistage à l'INCa : « On a un test qui est beaucoup plus performant, plus simple et plus fiable. Plus performant parce qu'il va détecter 2 fois plus de cancer et 2,5 fois d'adénomes avancés. Plus simple car il est plus hygiénique et les modalités d'utilisation sont plus simples. »


Avec le nouveau test immunologique, l’opération promet d’être moins contraignante. Un seul prélèvement suffira et le matériel a été pensé pour simplifier au maximum la procédure. Le packaging et le mode d’emploi ont été repensé et validé par un panel d’utilisateurs afin de convaincre et motiver les 50-74 ans.

Une vidéo explicative, qui montre pas à pas la marche à suivre pour bien réaliser le test, est également disponible pour accompagner l’utilisateur. Nul doute que le ton humoristique du petit film saura convaincre les plus réticents. 

 

Le test immunologique promet également d’être plus performant. La méthode colorimétrique utilisée  avec le test Hémoccult II®, au gaïac, permettait juste de dire si oui ou non de l’hémoglobine (protéine des globules rouges) était présente dans les selles. Mais elle ne différenciait pas l’hémoglobine animale ou humaine. Le test pouvait donc être positif après avoir mangé du boudin, par exemple. Le nouveau test lui sera spécifique, et surtout, plus fiable.

Augmenter la participation

Plusieurs études pilotes ont été menées dans certains départements français pour tester l’efficacité de ce nouveau dispositif. C’est le cas du Calvados où, depuis 2013, le test immunologique déployé sur tout le territoire a permis une augmentation importante de la participation.

Ecoutez...
Marie-Chritine Quertier, médecin responsable de l'association Mathilde (Calvados) : « On avait dans notre département une participation qui était à peu près celle du niveau nationale. On avait ddu mal à aller au-delà des 30 %. Et un an, avec l'arrivée du test, on a eu 39 % de participation. »


Grâce au déploiement de ce test et aux campagnes de communication auprès du grand public et des médecins, l’INCa espère augmenter la participation des Français au dépistage organisé de 10 à 15 %.